ZNIEFF 430013657
MONT CHATELEU

(n° regional: 40000038)

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COMMENTAIRE GENERAL

Le Mont Chateleu culmine à 1297 mètres au-dessus du val de Morteau. Ce site d’intérêt paysager exceptionnel offre une vue panoramique remarquable. La zone englobe également les sommets environnants et le versant français de l’anticlinal dont la crête marque la frontière avec la Suisse. Cet ensemble d’altitude supérieure à 1100 mètres possède un caractère montagnard affirmé. Son intérêt biologique est marqué par la présence de nombreuses espèces végétales et animales remarquables du point de vue patrimonial.

La forêt est largement dominante dans ce secteur. Les formations s’y répartissent selon la topographie et l’exposition ; elles relèvent principalement de la hêtraie-sapinière, forêt climacique de l’étage montagnard, installée dans des situations topographiques variées, mais toujours caractérisée par un bilan hydrique très favorable. Le sapin pectiné, en mélange avec le hêtre, constitue l’essentiel du peuplement arboré. L’épicéa, également présent, a été favorisé par les pratiques sylvicoles. Ces boisements abritent une avifaune typique des forêts froides et humides d'altitude, qui y trouve des conditions propices à sa nidification ; le cortège comprend le venturon montagnard, le merle à plastron (typique des forêts de conifères plus ou moins claires entrecoupées de milieux semi-ouverts), l'autour des palombes (hôte des vieilles futaies) et la gélinotte des bois. Cette dernière recherche des boisements dominés par des conifères comportant une strate arbustive dense et de petites clairières. Le grand tétras, emblématique et particulièrement menacé, nicheur par le passé, est épisodiquement signalé.

L’intérêt botanique de ces forêts est marqué par la présence de la berce des Alpes, l’une des rares plantes endémiques du massif du Jura, considérée comme menacée en France. Cette grande ombellifère est caractéristique des mégaphorbiaies montagnardes (formations humides à hautes herbes des sols eutrophes) ; elle forme une végétation exubérante dans les clairières, et se trouve tout particulièrement dans des combes où la neige persiste longtemps et où elle peut former de vastes peuplements.

Les milieux ouverts également présents sur ce site (pelouses et prairies pâturées, escarpements rocheux) présentent une valeur remarquable : les conditions drastiques (sols superficiels à squelettiques, températures rigoureuses et pluviosité abondante) entraînent la sélection d’un cortège très particulier. Les pelouses mésophiles qui s'expriment au niveau des corniches du Mont Châteleu abritent au moins quatre plantes protégées en Franche-Comté, dont le millepertuis de Richer et la gentiane de Koch. Ces deux espèces, rares dans la région, n’apparaissent que dans des pelouses acidiphiles montagnardes à subalpines, sur des sols où les argiles de décalcification se sont accumulées (du fait du climat pluvieux). Un système de haies, avec frênes, en limite des parcelles agricoles assure des conditions favorables à la présence de la gagée jaune, protégée au niveau national. On note également la pédiculaire des bois, inféodée à des milieux plus humides (prairies humides, pelouses marnicoles et marais).

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 29/10/09).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Une gestion sylvicole privilégiant la diversité des essences et une structure hétérogène sous forme de strates, respectueuse des mégaphorbiaies d’altitude est à préconiser.

La poursuite d’une exploitation agro-pastorale extensive des zones pâturées est à encourager. En effet, la modification des pratiques agricoles pourrait être préjudiciable aux stations d’espèces patrimoniales. Les pelouses, en particulier, ne supportent pas la fertilisation, car elle entraîne une banalisation des espèces.

Le maintien du linéaire des haies est indispensable à la pérennité des stations de gagée jaune.

Enfin, les pelouses d’altitude et corniches étant extrêmement sensibles au piétinement, il convient d’organiser une canalisation des randonneurs et visiteurs.

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