ZNIEFF 430013662
BASSE VALLEE DE LA SAVOUREUSE

(n° régional : 31000040)

Commentaires généraux

La Savoureuse est une rivière qui prend naissance à partir de plusieurs gouttes nées à 1100 m d'altitude dans la partie méridionale du massif du Ballon d'Alsace (forêts d'Ullysse et du Ballon d'Alsace).

En aval de Belfort, la Savoureuse coule lentement dans une large plaine alluviale pour finalement rejoindre l'Allan après un parcours de 40 km. A partir de Bermont, la vallée présente un écosystème particulièrement riche où se juxtaposent, de façon interdépendante, des biotopes variés influencés par le jeu de la dynamique alluviale et de la présence de la nappe : groupements pionniers de grèves, forêts hygrophiles (saulaies, aulnaies-frênaies), prairies humides s'organisant en ceintures successives. Les groupements à renouée poivre-d'eau se localisent en bordure immédiate de la rivière, sur les bancs de graviers émergés quelques mois dans l'année en période d'étiage. Bien que pauvre en espèces, ce groupement est remarquable car très spécialisé et caractéristique. Les alluvions grossières à inondations répétées montrent une saulaie arbustive, relayée, sur les terrasses légèrement supérieures, par une saulaie arborescente à saule blanc. Ces formations végétales menacées à l'échelle européenne sont ici bien développées et typiques, phénomène rare où elles occupent le plus souvent des surfaces restreintes et se limitent à des échantillons fragmentaires. L'aulnaie-frênaie occupe la levée alluvionnaire limono-argileuse à période d'inondation brève. Le groupement à sagittaire et rubanier se localise dans les dépressions humides sur alluvions argileuses et la prairie pâturée humide à laîche hérissée occupe les sols plus ou moins mouilleux.

Les investigations relatives aux espèces vertébrées sont relativement anciennes (antérieures aux années 1980) mais mettaient en avant une remarquable diversité : 102 espèces nicheuses avec le héron bihoreau, le blongios nain, la marouette ponctuée, les milans noir et royaux, les pics mar et cendré... et l'emblématique loutre jusqu'en 1983. Depuis, la situation s'est largement banalisée. Pour les invertébrés, les inventaires récents montrent la persistance d'un certain potentiel avec la présence du cuivré des marais (protégé), de l'hespéride de la mauve et de 26 espèces de libellules.

Jusqu'à la modernisation de la station d'épuration de Belfort, les analyses physico-chimiques et biologiques de cette portion de la Savoureuse témoignaient d'une mauvaise qualité générale du cours d'eau (classe 3) inférieure aux objectifs de moyenne qualité (classe 2) fixés. Une nette amélioration est enregistrée depuis.

STATUT DE PROTECTION

Cet espace bénéficie partiellement d'un statut de réserve naturelle régionale et un arrêté de protection de biotope s'applique.

MENACES ET OBJECTIFS DE CONSERVATION

Les fonctions de cette zone humide sont multiples et leur protection est vitale dans le contexte péri-urbain qui les caractérise. Par le passé, la basse vallée de la Savoureuse a payé un lourd tribut au développement : naturellement étalé sur 800 m de largeur en moyenne, le lit majeur originel n'occupe plus aujourd'hui que 50 à 200 m. Cette différence de 350 hectares a été consommée par les emprises du canal de la Haute-Saône, l'autoroute A36 et les extractions de granulats. L'extension de Nommay et plus récemment la traversée du lit majeur par la rocade nord de Montbéliard issue de l'échangeur de Brognard sont également à signaler.

Pour préserver efficacement cet espace dont une partie et classée en réserve naturelle régionale, il convient de :

- poursuivre la restauration de la qualité physico-chimique et biologique des eaux ;

- préserver la dynamique fluviale afin de garantir la pérennité des alternances crue/étiage, sédimentation/érosion à l'origine de l'intérêt écologique du site

- protéger les espaces naturels en reportant hors le fond de vallée le développement économique et urbain ;

- rechercher de nouvelles ressources en eau potable afin de lutter contre les assèchements estivaux du lit;

- organiser les pratiques de loisirs;

- protéger les prairies humides (pas de retournement, de mise en culture, de drainage);

- protéger les ripisylves.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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