ZNIEFF 430013665
COMBLES ET CLOCHERS DES EGLISES DE FOUVENT HAUT ET BAS

(n° régional : 44000040)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Sous nos latitudes, la cohabitation entre les chauves-souris et l'homme s'est amorcée depuis quelques centaines de milliers d'années, ces deux mammifères ayant partagé des espaces souterrains communs dès la Préhistoire. Cependant, les périodes glaciaires obligeront les chauves souris à migrer au sud à la rencontre de conditions plus chaudes et ce n'est qu'avec le réchauffement climatique intervenu 6000 ans avant notre ère que leur peuplement devient assez semblable à celui actuellement connu. Toutefois leur répartition diffère : la forêt couvre majoritairement notre continent si bien que dominent les espèces forestières qui profitent des cavités des arbres ou décollement d'écorces (vespertilion de Bechstein, noctule commune, barbastelle). La sédentarisation de l'homme et le développement de l'élevage ont progressivement induit un nouveau changement lié aux défrichements, à l'assèchement des marais pour l'agriculture et à la construction. Ainsi, sont nés les paysages semi-ouverts dont ont profité des espèces comme le grand rhinolophe ou le grand murin. En même temps, le développement des villages et des villes a favorisé les chauves souris thermophiles comme le petit rhinolophe, la pipistrelle commune ou la sérotine commune ; toutes trouvent sous les charpentes ou derrière des volets des conditions de température estivales élevées qui leur sont très favorables pour l'élevage de leurs jeunes.

Les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations d'insectes et ce sont les biotopes de transition qui assurent les meilleurs garde-mangers et en particulier ceux situés non loin de l'eau : haies riveraines, cours d'eau, zones humides, lisières forestières et forêts. Il s'ensuit généralement des changements de sites, constants et étroitement liés au rythme biologique. Les distances entre ces gîtes sont variables : de 200 kilomètres pour le minioptère de Schreibers, elles n'excèdent pas 5 kilomètres pour le petit rhinolophe. Ces divers facteurs environnants ont induit, pour la plupart des espèces, une grande fidélité aux gîtes d'hiver et de mise bas.

A Fouvent-le-Bas et Fouvent-le-Haut, le grenier des églises accueille, en période estivale, une diversité de chiroptères intéressante (6 espèces comprenant en particulier le grand murin, le petit rhinolophe, le grand rhinolophe, la sérotine commune, l'oreillard). Les chauves-souris fréquentent l'ensemble de l'église de la nef au clocher et aux combles. Leur effectif reste faible et le petit rhinolophe semble être l'espèce la mieux représentée ; l'indice chiroptérologique est de 19. Trois de ces espèces figurent dans la liste rouge des espèces menacées en Franche-Comté et cette colonie doit bénéficier d'une tranquillité en période estivale.

Les paysages semi-ouverts constitués de boisements feuillus, herbages pâturés par les bovins en lisière de bois ou de haie, prés-vergers pâturés, ripisylves, tous situés à moins de 5 km autour du gîte, constituent les territoires de chasse privilégiés de la plupart des espèces présentes. La présence de corridors boisés pour les rejoindre leur est indispensable. La technique de chasse de la sérotine l'amène à effectuer un vol plus en hauteur. Ainsi les différents habitats naturels recensés à l'est et au nord (Mont Champot) et leur agencement sont vitaux pour la survie de cette colonie.

 

STATUT DE PROTECTION

Les combles et le clocher de l'église de Fouvent-le-Bas ne sont pas protégés réglementairement. Toutefois, l'arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l'altération des sites de reproduction ou des aires de repos.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La fermeture des accès des gîtes de mise bas, les travaux sur la toiture, le traitement des charpentes, l'éclairage des façades et la fréquentation humaine constituent des menaces pour la colonie.

En même temps, la préservation des territoires de chasse est essentielle : la disparition des prairies, l'arasement des haies et ripisylves, la régularisation des lisières, l'abattage des vergers, les pesticides et les avermectines (traitements sanitaires du bétail) font partie des autres causes entraînant la disparition des colonies de reproduction.

 

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible