ZNIEFF 430013879
LA SAONE DE RAY A MEMBREY

(n° régional : 39182003)

Commentaires généraux

Description

 

La plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, ce cours d’eau présente un profil caractéristique des rivières de plaine, avec de nombreux méandres serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols.

 

Entre Ray et Membrey, une vaste zone constitue un complexe fonctionnel bien typique. La Saône présente ici une dynamique active, avec de nombreux méandres, un bras secondaire (la Vieille Saône), des ruisselets et fossés bien végétalisés (petites roselières des eaux vives, cariçaie à laîche aigüe) traversant des prairies inondables ponctuées de haies, de buissons et de ripisylves. A l’ouest, le bois du Vernoi, de type chênaie-ormaie-frênaie des grands fleuves, est une forêt alluviale relictuelle d'intérêt européen.

 

La composition floristique des prairies reflète leur position topographique (degré d’inondabilité) et le mode d’exploitation, les formes fauchées étant les plus riches. La prairie inondable à orge faux-seigle et ray-grass et l’association à fétuque des prés et colchique sont particulièrement caractéristiques. Plusieurs plantes protégées en France ou dans la région sont recensées : la gratiole officinale, la stellaire des marais, l’hottonie des marais, le butome en ombelle et la naïade marine.

 

Au sein du riche cortège d’insectes, il faut signaler le cuivré des marais, papillon protégé en France, ainsi que plusieurs libellules prioritaires (le gomphe vulgaire, l’orthétrum bleuissant et surtout l’agrion de Mercure, également protégé). Le peuplement d’amphibiens inclut notamment le sonneur à ventre jaune. Plusieurs frayères à brochet fonctionnelles, dont une à fort potentiel, sont recensées dans les dépressions longuement inondables et les fossés. Des chauves-souris vulnérables, qui se reproduisent dans les environs, viennent chasser dans ces prairies.

 

Enfin, la vallée de la Saône revêt une importance considérable en tant qu’axe migratoire pour l’avifaune. Ainsi, la plaine entre Ray et Membrey est un lieu majeur d’accueil et de nidification pour des espèces rares, voire très menacées : le râle des genêts, la bécassine des marais, la marouette ponctuée, le courlis cendré, le tarier des prés, la rousserole turdoïde, ou encore des rapaces comme le busard Saint-Martin et le milan noir. Les haies, buissons et bosquets sont favorables au petit-duc scops, occasionnel en Franche-Comté, et à la pie-grièche grise, en grand danger. Enfin, les berges sableuses abruptes abritent plusieurs colonies d’hirondelles de rivage.

 

STATUT DE PROTECTION

 

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 20/01/82, 8/12/88, 22/06/92, 23/04/07, 19/11/07 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

 

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, dans le cadre plus général du Contrat de Vallée Inondable, dont une nouvelle phase est en cours d’élaboration. Il convient donc de conserver :

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement) ;

- la végétation riveraine et les prairies inondables (un morcellement important est constaté à l’est de la zone) ;

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).

Commentaires sur la délimitation
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