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DESCRIPTION
S'inscrivant souvent à l'amont dans un contexte de gorges ou de canyons étroits essentiellement forestiers, la vallée du Lison s'élargit de manière conséquente à Echay. L'activité agricole, jusqu'alors concentrée au fond de la vallée, peut désormais exploiter les pentes marno-calcaires de l'Oxfordien. Au nord d'Echay, un coteau pâturé surmonté de petites barres rocheuses contribue à l'attrait paysager de ce secteur caractéristique des vallées de la Loue et du Lison. Suite à une étude sur les zone de chasse du Petit rhinolophe, une partie de la plaine au sud a été intégrée à la ZNIEFF.
D'une manière générale, les pelouses sèches constituent un type de végétation herbacée installée sur des sols assez superficiels à degré nutritionnel peu élevé et aux réserves hydriques faibles. Malgré leur capacité à accueillir de nombreuses espèces patrimoniales, ces milieux sont toutefois très menacés à l'heure actuelle par deux phénomènes principaux. L'un concerne l'urbanisation qui cherche à investir les coteaux ensoleillés propices à ces pelouses et l'autre correspond à la déprise agricole qui tend à délaisser ces terres moins productives, qui reprennent alors plus ou moins rapidement une dynamique forestière.
En surplomb du coteau d'Echay, une bande étroite en arrière des corniches est colonisée par une pelouse mésoxérophile à laîche humble et brome dressé d'intérêt européen. Mais l'abandon de l'entretien de ce milieu entraîne un enrichissement en espèces d'ourlet et le développement de genévriers et de chênes sessiles rabougris. En contrebas de la corniche, les nombreux affleurements rocheux sont investis par une végétation rase composée d'orpins et de petites plantes annuelles apparaissant très tôt au printemps. La conservation de ce type de végétation est considérée comme prioritaire en Europe.
Le coteau proprement dit est le domaine de la pelouse à plantain serpentant et tétragonolobe à siliques. Cette association montagnarde d'intérêt européen se développe typiquement sur des marnes oxfordiennes soumises à de forts contrastes hydriques saisonniers. Caractéristique de ce groupement et bien représenté sur ce coteau, le plantain serpentant est protégé en Franche-Comté. Cependant, l'insuffisante pression de pâturage s'accompagne d'un enfrichement très actif par une fruticée mésoxérophile dominée par le genévrier, le troène et l'églantier. Les secteurs les plus abrupts du haut de pente sont même surmontés d'un liseré arborescent de hêtres, de pins sylvestres et d'épicéas.
A l'opposé, l'affaiblissement de la pente en bas du coteau induit un changement de substrat et une légère intensification du pâturage qui donnent lieu à une prairie mésotrophe à brome dressé et crételle. Sa richesse spécifique et sa structure hétérogène engendrée par le pâturage (refus, zones piétinées et écorchées, déjections…) en font un habitat très diversifié au niveau faunistique.
La qualité et l'organisation des milieux rencontrés sur ce coteau marneux embuissonné sont très favorables aux reptiles, représentés notamment par le lézard vert. Rappelons que les vallées de la Loue et du Lison jouent un rôle majeur dans la conservation de cette espèce en Franche-Comté, puisqu'elles assurent la liaison entre les populations méridionales jurassiennes et les stations septentrionales de la région.
Enfin, ce site prend en compte les zones de chasse les plus proches du gite de reproduction du Petit rhinolophe. Celui-ci abrite 30 à 35 individus, des femelles venant mettre bas et élever leur unique jeune. La vallée du Lison, comme toutes les vallées alluviales et bordures des premiers plateaux, offre des paysages variés et constitue l'un des cinq secteurs majeurs de présence de l'espèce, avec 12% de la population régionale.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plantes et reptiles protégés par les arrêtés ministériels des 22.06.92; 23.04.07 et 19.11.07 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
Les mesures de conservation consistent à poursuivre absolument le pâturage extensif actuel, sans recourir à des épandages qui contribueraient à appauvrir la flore. De plus, la conduite d'opérations de défrichage sur le coteau et sur la corniche permettrait de faire régresser la colonisation ligneuse, tout en veillant à maintenir un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars et en exportant les végétaux coupés.
Les Petits rhinolophes sont vulnérables de juin à août. Durant cette période, la tranquillité de la colonie doit être assurée. Les travaux sur la toiture, le traitement des charpentes et la fréquentation humaine constituent d'autres menaces pour la pérennité de la colonie. Enfin la préservation des territoire de chasse est essentielle, d'où l'importance de conserver les milieux qui sont favorables à ces chauves-souris : ripisylve, bosquets et milieux forestiers en bordure de rivière, vergers de coteaux et bordure forestières des plateaux supérieurs.
