ZNIEFF 430015364
HAUTE VALLEE DE LA SAVOUREUSE ET BOIS DE MALVAUX

(n° régional : 50151012)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud du massif du Ballon d'Alsace, le pays sous-vosgien se caractérise par un chevelu hydrographique dense de ruisseaux (appelés " gouttes ") qui dévalent les pentes. La zone englobe les gouttes et torrents de la haute vallée de la Savoureuse ainsi que le liseré boisé qui les borde, soit un linéaire d'environ 18 kilomètres de cours d'eau présentant un bel attrait paysager. La pluviométrie abondante sur les reliefs associée à un dénivelé important confère à ces rus un débit irrégulier, de type torrentiel. Ils s'écoulent sur un substrat primaire acide granitique. Les étangs paratourbeux du Petit Haut et des Roseaux sont également inclus dans la zone, du fait de l'existence de liens fonctionnels.

La végétation est typique des sources et ruisselets sur sols acides, avec la dorine à feuilles opposées, la cardamine amère et la balsamine des bois. Les boisements ripicoles sont constitués de peuplements d'aulnaies-frênaies de rivières à eaux rapides à stellaire des bois, caractérisés en outre par le cerfeuil hirsute dans les Vosges. Ces galeries étroites, de faible extension spatiale, sont liées aux sols alluviaux grossiers et bien drainés (nappe circulante). Ces peuplements diversifiés présentent une strate herbacée riche en hautes herbes de la mégaphorbiaie. La zone héberge un certain nombre de groupements de rochers très riches en mousses et abrite en outre le lycopode sabine, plante d'affinité montagnarde affiliée aux fougères. Le Bois de Malvaux montre des éboulis grossiers favorables au développement de forêts de pente (érablaie à scolopendre et lunaire) avec un important étagement de la végétation allant du collinéen au montagnard supérieur.

La Franche-Comté montre une grande richesse en cours d'eau, aussi divers qu'elle offre de situations physiques. En tête de bassin, les ruisseaux se caractérisent par une pente forte (au moins 6 %), des fonds grossiers et des eaux dont la qualité devrait être optimale, c'est-à-dire fraîches et oxygénées, pauvres en éléments nutritifs et non polluées. Dans ce cas, ces cours d'eau abritent tout un cortège d'espèces indicatrices qui y trouvent des zones de frayères comme le chabot et la truite fario. Ils sont également riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions. Ces milieux de rochers moussus sont très importants pour la faune piscicole et sont fréquentés par le cincle plongeur, passereau typique de ces cours d'eau rapides.

Des peuplements de papillons liés aux lisières fraîches et aux forêts riches en aulnes, frênes et trembles ont été mis en évidence (grand sylvain, morio, grand mars changeant) ; les étangs et ces gouttes se révèlent particulièrement favorables aux libellules (aeschne des joncs, sympétrum noir, cordulégastre annelé…).

La zone abrite aussi une ancienne mine polymétallique permettant l'accueil hivernal d'une petite population de chauves souris. Cette faune trouve dans les galeries les conditions favorables pour accomplir une partie de son cycle annuel, l'hivernation, entre novembre et avril. En raison du nombre d'espèces différentes présentes (5), l'intérêt de ce site est départemental, avec un indice chiroptérologique de 22.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection aux milieux naturels et aux ruisseaux en particulier : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés du 21/07/83, du 8/12/88 et du 23/04/07). De plus, le matériel archéologique est protégé par la loi du 27 septembre 1941.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ces ruisseaux font partie de ces écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés de sorte qu'il n'en subsiste aujourd'hui qu'une bonne centaine en Franche-Comté. Leur bon état de conservation est lié à la préservation du bassin versant ; cependant la nature acide de leurs eaux les rend très vulnérables. Des captages placés sur ces ruisseaux pour alimenter les collectivités peuvent conduire à accentuer l'assèchement estival. Il convient donc de préconiser une gestion orientée vers la préservation des cours d'eau et de leur dynamique et vers le respect du cortège forestier spontané. En outre, une extrême vigilance doit être observée lors des travaux sylvicoles : le passage d'engins de débardage dans le lit des ruisseaux et l'abandon de branchages après les coupes, les coupes à blanc ont en effet un impact particulièrement négatif sur ces petits cours d'eau et les forêts de pente.

Par ailleurs, les sports aquatiques (comme le canyoning) sont en expansion dans ces milieux : il convient d'en encadrer la pratique qui tend à les dégrader.

Pour assurer de façon durable le maintien de cette population de chauves souris, il faut éviter toute source de dérangement en hiver.

Commentaires sur la délimitation
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