ZNIEFF 430015369
MARE DU GRAND BOURGEON

(n° régional : 45000017)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La Mare du Grand Bourgeon est située sur le Plateau Lédonien sur le territoire communal de la Châtelaine, au sud-est du village proprement dit, à une altitude moyenne de 540 mètres. Non loin de là s’étend une des plus belles reculées du Jura : la reculée des Planches-près-Arbois. Les conditions climatiques sont marquées ici par des températures annuelles moyennes de l’ordre de 9 degrés environ et les précipitations atteignent facilement 1 300 mm d’eau par an. Le socle de ce vaste plateau est constitué principalement de formations calcaires du Jurassique moyen et supérieur, alternant le plus souvent avec des niveaux plus tendres de marnes et de calcaires marneux. Localement, le substrat est recouvert de formations fluvio-glaciaires quaternaires. La pédogénèse est plutôt orientée vers la formation de sols peu profonds en général, généralement caillouteux. Mais ces caractéristiques pédologiques sont souvent compensées par les apports des eaux météoriques.

 

Des milieux humides, très rares sur ce plateau marqué davantage par des conditions très drainantes, se développent à la faveur de petites surfaces imperméables comme ici sur une petite langue fluvio-glaciaire. Cette petite mare, d’une surface maximale d’environ 300 m2 en période de hautes eaux, est incluse dans une zone agricole où l’activité dominante est le pâturage. Quelques haies mixtes ou arbustives animent cet espace et confèrent un aspect bocager à l’ensemble.

Le plan d’eau, peu profond (environ 40 cm), bordé à l’ouest par une voie communale, non loin d’un croisement, commence à être colonisé par des massettes et des algues filamenteuses, ce qui réduit sa surface. Malgré cela, cette mare n’en recèle pas moins quelques « trésors » biologiques et notamment au niveau de la faune herpétologique. Quatre espèces d’amphibiens y ont élu domicile, dont une espèce citée dans l’annexe II de la Directive « Habitats-Faune-Flore » : les tritons alpestre, crêté et palmé et le crapaud commun. Le milieu est potentiellement prospectable aussi par les grenouilles rousse et verte. De nombreuses larves d’Odonates ont également été détectées, ainsi que des mollusques.

Une longue haie mixte s’étire sur le côté est du plan d’eau. Colonisant un vieux mur de pierres, elle constitue un milieu propice à l’installation de certains reptiles et batraciens (zone de refuge et d’hivernage).

Les autres groupements végétaux qui entourent la mare n’ont qu’un intérêt écologique limité. Il s’agit de pré de type pâturé eutrophe, décapé en partie sur la berge au sud, laissant découvrir un substrat minéral composé de cailloux et favorable à l’hivernage des amphibiens.

En retrait de la mare et des quelques milieux qui l’entourent, les pratiques agricoles sont davantage tournées vers les prairies fortement amendées voire les cultures.

 

STATUT DE PROTECTION

La présence de plusieurs espèces protégées et citées dans l’arrêté ministériel du 19.11.2007 confère directement un statut de protection au milieu. En effet, la législation interdit de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Malgré la surface réduite du plan d’eau, ce type de milieu dont il n’existe que peu d’exemples sur le Plateau Lédonien, présente un intérêt patrimonial fort. La situation de la Mare du Grand Bourgeon la rend sensible aux conditions qui règnent alentour. En effet, étant bordée par des voies permettant la circulation à des engins motorisés, les risques de mortalité des amphibiens par écrasement est tout à fait probable, même s’il reste réduit. Afin de préserver la tranquillité des animaux, il serait judicieux de limiter le passage d’engins agricoles à proximité directe du plan d’eau. L’envahissement, par les massettes et les algues filamenteuses, s’il n’est pas contrôlé par des nettoyages plus ou moins périodiques, conduira à la fermeture du milieu et donc à la disparition des amphibiens. La pose de tas de cailloux le long de certaines parties des berges mais également la plantation d’une haie basse en bord de route sont des actions de faible envergure mais très propices au maintien de cette faune particulière et rare sur ce plateau.

Commentaires sur la délimitation
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