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DESCRIPTION
A Saint-Vit, en bordure de la vallée du Doubs, un coteau pentu marque le rebord du plateau sur lequel s’étend le bois d’Ambre. La petite zone ouverte de la Roche Chaude et du bois d’Ambre, enclavée en limite de cette vaste forêt, domine la route D13. Au delà, la plaine du Doubs est marquée par de nombreuses sablières en eau.
Ce petit secteur comprend des pelouses sèches plus ou moins pionnières, largement entrecoupées de dalles affleurantes. Le substrat géologique est constitué de calcaires coralligènes du Rauracien (Jurassique supérieur). Une ancienne carrière se trouve à l’est de la zone. Divers facteurs sont favorables à l’installation de groupements de pelouses sur ce coteau bien exposé : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées. L’association représentée ici est de type mésoxérocline à brome dressé. L’évolution naturelle tend vers une recolonisation de la forêt, ce qui se traduit par la présence de divers faciès d’enfrichement : ourlets thermophiles, fourrés, fruticées et stades préforestiers. Un boisement de pins sylvestres est implanté en haut de versant.
Les conditions écologiques relativement drastiques entraînent la sélection d’une flore caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne marquée, tels que l’hélianthème des Apennins. Cette espèce thermophile, rare en Franche-Comté, y bénéficie d’un statut de protection. Elle croît sur des pentes rocailleuses et des rochers calcaires bien exposés. Ce site constitue d’ailleurs l’unique station du département du Doubs. Le chêne chevelu est également recensé. Ce dernier présente dans ce secteur, non loin de la limite orientale de la forêt de Chaux, ses stations les plus septentrionales (les seules de la région), à distance du noyau de population spontané de l’extrême sud-est de la France.
A ces habitats structurés en mosaïque est associée une faune typique qui y trouve une zone refuge. La présence de quatre espèces de reptiles protégées en France confère un fort intérêt herpétologique à ce site. Trois d’entre elles sont menacées dans le département du Doubs : le lézard vert, la couleuvre d’Esculape et la couleuvre verte et jaune. De plus, le cortège de papillons de jour est bien diversifié, et comprend trois taxons prioritaires sur le plan de la conservation : l’azuré des coronilles, l’hespérie des potentilles et la thécla du prunier. Les deux premiers sont strictement inféodés aux pelouses sèches et rases, alors que la thécla du prunier recherche des milieux plus buissonnants (lisières, broussailles et bois clairs). D’une manière générale, toutes ces espèces présentent une répartition localisée, bien qu’elles puissent être abondantes dans leurs stations.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 19/11/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Globalement, ce site présente encore un bon état de conservation, mais la dynamique naturelle conduit à un enfrichement progressif. Bien que les conditions de milieu ralentissent cette évolution, celle-ci est inéluctable en l’absence d’entretien. Il conviendrait donc de surveiller la progression des buissons sur ce coteau et d’y remédier le cas échéant, en programmant des opérations de débroussaillage. L’extension du boisement de pins en haut de versant est également à contrôler.
Une autre menace pesant sur ce secteur est l’utilisation du carreau de l’ancienne carrière comme décharge sauvage. Des mesures visant à interdire le dépôt de déchets (clôtures, pancartes) doivent être préconisées. En cas de nettoyage de la carrière, tout apport de terre et la plantation de conifères sont à éviter.
