ZNIEFF 430015374
MARE A GRANDFONTAINE

(n° régional : 31000042)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Eléments paysagers autrefois caractéristiques de notre pays, les mares ont subi un déclin accéléré au cours du vingtième siècle. Implantés dans des dépressions imperméables, ces points d'eau d'étendue réduite, de faible profondeur et dont le renouvellement en eau (le plus souvent d'origine pluviale) est limité, ont en grande majorité été créés par l'homme, en lien avec des usages variés. Ces systèmes subissent de fortes interactions avec le milieu environnant, ce qui leur confère une forte variabilité hydrologique, physico-chimique et biologique interannuelle.

 

L'intérêt de ces hydrosystèmes - d'une grande complexité - dépasse largement leur taille restreinte. Ces espaces de transition, où les milieux terrestre et aquatique sont étroitement imbriqués, possèdent une productivité importante et un potentiel biologique élevé. Dans une mare équilibrée, une chaîne alimentaire complète se développe selon un cycle annuel. En fonction de leur typologie (contexte prairial ou forestier, degré de recouvrement de la végétation, richesse en sels minéraux…), les mares abritent des espèces typiques et diverses, le plus souvent à caractère pionnier. Certaines sont aquatiques, amphibies ou encore n'utilisent ce milieu que pour leur reproduction ou leur alimentation. La proportion d'espèces patrimoniales y est particulièrement élevée : 5 % des plantes protégées en France sont presque exclusivement inféodées aux mares. Elles hébergent un cortège abondant et varié d'invertébrés (insectes, dont les libellules, crustacés, mollusques) et jouent un rôle important dans le cycle vital des grands mammifères. De plus, les mares sont essentielles pour la conservation des amphibiens : dans ces lieux de reproduction privilégiés, la prédation des œufs et têtards par les poissons est limitée.

 

Sur le plan de la fonctionnalité écologique, les mares ne doivent pas être considérées comme des entités isolées, mais comme un réseau interconnecté. La simplification des paysages et l'extension du réseau routier sont autant d'obstacles aux déplacements des espèces d'un point d'eau à un autre et au renouvellement des populations.

 

A proximité de l'agglomération de Besançon, le long de la route N57, la mare de Grandfontaine se trouve en contexte agricole (prairies et cultures). Dans un pré pâturé, en continuité avec une haie bocagère, elle occupe une dépression imperméabilisée par des sédiments marno-calcaires du Jurassique. Entièrement clôturée et bordée d'arbres, cette mare reste toutefois bien ensoleillée. Ce point d'eau permanent, entouré d'une ceinture d'hélophytes et recouvert de lentilles d'eau, présente un intérêt faunistique élevé : quatre espèces d'amphibiens protégées en France s'y reproduisent. Parmi celles-ci, le triton crêté, prioritaire au niveau européen, est la plus menacée.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'amphibiens protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent, en particulier à leurs lieux de reproduction et de repos (arrêté du 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les mares se caractérisent par une grande instabilité avec des successions rapides de peuplements et des particularités qui leur confèrent une grande fragilité. Victimes de la modernisation de l'agriculture, de l'urbanisation croissante, d'un certain désintérêt ou d'a priori négatifs, ces plans d'eau subissent de nombreuses atteintes et disparaissent, et avec eux de nombreuses espèces.

 

La mare de Grandfontaine présente un bon état de conservation. Son utilisation comme abreuvoir à bovins étant abandonnée, les principales menaces pesant sur ce site sont l'envasement naturel et la prolifération des végétaux. Un curage pourrait être envisagé à l'avenir. Le maintien de la haie est primordial car elle constitue une zone de repos et de circulation pour les batraciens. La zone d'activités artisanale et industrielle de Grandfontaine étant relativement éloignée du site, son extension ne paraît pas constituer une préoccupation à moyen terme. La multiplicité des voies de circulation à proximité constitue un obstacle à la circulation des espèces lors de la phase terrestre.

 

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible