ZNIEFF 430015379
MARE EN COURBENOUE, BOIS DE VANTOUX ET DE LA COUPOTTE

(n° régional : 44184005)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans la plaine de la Saône, non loin des Monts de Gy, le secteur de Vantoux présente des paysages au relief mollement vallonné. De grandes étendues boisées alternent avec des cultures intensives et des prairies. Les sols relativement imperméables sont constitués de limons des plateaux et d’alluvions modernes argilo-limoneuses.

 

La zone comprend un ensemble de ruisseaux, deux mares permanentes et des ornières forestières, le tout étant partiellement inclus dans les bois de Vantoux, de la Coupotte, et pour partie dans les petits bois de Gy. Les ruisseaux, dont certains sont temporaires, s’écoulent le long de talwegs peu marqués. L’une des mares est enclavée en forêt ; l’autre, au lieu-dit En Courbenoue, se trouve dans une prairie pâturée. Entourée de quelques buissons, cette mare bien ensoleillée est largement envahie par des groupements de grands hélophytes (de type roselière) ; une petite surface d’eau libre colonisée par une flore aquatique constituée de potamots et de Characées (algues vertes évoluées) subsiste toutefois.

 

L’intérêt des mares dépasse largement leur taille restreinte. Ces hydrosystèmes d’une grande complexité sont des espaces de transition, où les milieux terrestre et aquatique sont étroitement imbriqués. Leur productivité est importante et leur potentiel biologique élevé. Dans une mare équilibrée, une chaîne alimentaire complète se développe selon un cycle annuel. Selon leur typologie, ces points d’eau abritent des espèces typiques et diversifiées, le plus souvent à caractère pionnier. Ils hébergent un cortège abondant et varié d’invertébrés. De plus leur intérêt est essentiel pour la conservation des amphibiens : dans ces lieux de reproduction privilégiés, la prédation des œufs et têtards par les poissons est limitée.

 

C’est le cas de cette zone, dont l’intérêt faunistique est remarquable, notamment pour les amphibiens : sept espèces sont recensées, bénéficiant toutes d’un statut de protection au plan national. Parmi celles-ci, le sonneur à ventre jaune, crapaud au comportement pionnier, prioritaire à l’échelon européen, est particulièrement menacé. Par contre, le triton crêté, autrefois mentionné, n’a pas été revu récemment.

 

Les vastes chênaies humides matures de plaine sont remarquables en tant que telles, mais surtout comme habitat privilégié d’oiseaux tels que le pic noir, le pic mar, ou encore le pigeon colombin, qui sont probablement nicheurs dans cette zone.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’amphibiens protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent, en particulier à leurs lieux de reproduction (arrêté ministériel du 29/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les mares se caractérisent par une grande fragilité. Victimes de la modernisation de l’agriculture, de l’urbanisation croissante, d’un certain désintérêt ou d’a priori négatifs, ces plans d’eau subissent de nombreuses atteintes et disparaissent, et avec eux de nombreuses espèces. Les mares étant le plus souvent d’origine humaine, des interventions régulières sont nécessaires pour rajeunir le milieu qui tend à s’envaser. C’est le cas de la mare En Courbenoue, dont l’enfrichement est important. Un curage modéré serait à envisager, afin d’améliorer l’attractivité du site pour les amphibiens (en veillant à conserver des berges en pente douce).

 

Si le site conserve un réel potentiel, des atteintes et des menaces sont toutefois à noter : rectification de certaines portions de ruisseaux, plantations et coupes à blanc dans les forêts, drainage partiel des prairies.

 

Sur le plan de la fonctionnalité écologique, l’existence d’un ensemble de lieux propices à la reproduction des amphibiens dans le bois de Vantoux est particulièrement intéressante. Il convient de souligner notamment que les mares doivent être considérés non comme des entités isolées, mais comme un réseau interconnecté, capital pour assurer la pérennité des populations.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible