ZNIEFF 430015563
PELOUSE SUR LE CÔTÉ

(n° régional : 45103005)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Bien représentées dans les vallées de la Loue et du Lison, les marnes oxfordiennes ont été traditionnellement exploitées pour la fabrication de tuiles. Imperméables et collants en surface, humides une partie de l'année, très secs l'été, fréquemment ravinés, ces affleurements sont à l'origine d'une végétation très spécifique. Au nord de Doulaize, l'utilisation agricole extensive d'un coteau marneux a favorisé l'expression d'une pelouse d'un grand intérêt écologique et paysager.

 

 

 

D'une manière générale, les pelouses sèches constituent un type de végétation herbacée installée sur des sols assez superficiels à degré nutritionnel peu élevé et aux réserves hydriques faibles. En Franche-Comté, de nombreuses catégories de pelouses ont pu être mises en évidence, les facteurs principaux de différenciation étant liés au climat et aux propriétés du sol. Malgré leur capacité à accueillir de nombreuses espèces patrimoniales, ces milieux sont toutefois très menacés à l'heure actuelle par deux phénomènes principaux. L'un concerne l'urbanisation qui cherche à investir les coteaux ensoleillés propices à ces pelouses et l'autre correspond à la déprise agricole qui tend à délaisser ces terres moins productives, qui reprennent alors plus ou moins rapidement une dynamique forestière.

 

 

 

Le coteau de Doulaize est le domaine de la pelouse à plantain serpentant et tétragonolobe à siliques. Cette association montagnarde d'intérêt européen se développe typiquement sur ces marnes oxfordiennes soumises à de forts contrastes hydriques saisonniers. Le cortège floristique comprend évidemment des espèces marnicoles mais aussi des éléments hygrophiles provenant des bas-marais alcalins, des espèces d'ourlets et des espèces à tendance acide. La physionomie de la pelouse de Doulaize est un tapis très recouvrant de molinie, de brachypode ou de laîche des montagnes, laissant parfois affleurer des marnes décapées. Plusieurs plantes remarquables ou protégées en Franche-Comté s'y développent, comme le plantain serpentant, une espèce très localisée aux vallées de la Loue et du Lison dans la région.

 

 

 

Cependant, l'abandon du pâturage s'en est suivi d'un enfrichement par une fruticée mésoxérophile de genévrier. Cette formation d'intérêt communautaire reste malgré tout assez peu fréquente sur les vallées de la Loue et du Lison et présente beaucoup d'attrait pour certains oiseaux, reptiles, amphibiens et insectes. Parmi ces derniers, le représentant le plus prestigieux sur cette zone est le damier de la succise, un papillon menacé en Europe.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de deux plantes protégées régionalement par l'arrêté du 22.06.92 et d'un insecte protégé nationalement par l'arrêté du 6.05.07 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

La gestion conservatoire de cette zone doit comprendre une très légère opération de réouverture des secteurs les plus humides, tout en veillant à maintenir un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars et en exportant les végétaux coupés. L'entretien des milieux ouverts pourrait ensuite être assuré grâce à un pâturage extensif par l'intermédiaire de contrats agri-environnementaux avec les usagers locaux. Rappelons que les épandages sur les milieux herbacés sont à éviter pour ne pas appauvrir la flore. Enfin, l'enrésinement de cette pelouse doit être proscrite, sachant que de toute façon la minceur et l'humidité des sols une partie de l'année le rendent inadapté. La proximité immédiate d'un peuplement de résineux nécessite toutefois de veiller à ce que des semis ne se développent pas sur la pelouse.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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