ZNIEFF 430015564
COTE CHAUDE ET BOIS DE LA COTE FROIDE DE THESY

(n° régional : 33000017)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le faisceau salinois, divisé par l'érosion, est notamment jalonné par les Côtes chaude et froide, qui rappellent à l'ouest de Thésy la configuration d'une reculée. Dominées par des corniches composées des calcaires compacts du Bajocien supérieur, les pentes de ce vallon reposent sur des marnes grasses de l'Aalénien et du Toarcien, souvent garnies d'éboulis issus du délitement des corniches. Outre son intérêt paysager, ce site présente une grande variété de conditions topographiques et climatiques qui favorisent l'expression de nombreux groupements végétaux.

 

Sur les versants bien ensoleillés de la Côte chaude, la forêt se décline en plusieurs types. La hêtraie neutrophile à aspérule des stations les moins contraignantes est remplacée par la hêtraie mésothermophile à if sur les sols profonds des pentes chaudes, et par la hêtraie mésoxérophile à laîche blanche dans les situations séchardes. A l'extrême ouest de la Côte chaude, la forêt entre en contact avec des milieux ouverts d'un grand intérêt patrimonial. Sur les hauts de pente, il s'agit de vastes zones d'éboulis grossiers totalement instables, investis par une maigre flore thermophile adaptée à la mobilité du substrat. En périphérie, ces pierriers sont généralement fixés par une fruticée à coudrier. En surplomb, les anfractuosités de petites barres rocheuses sont investies par une végétation des parois ensoleillées, pénétrée par une pelouse xérothermophile de corniche. Cette végétation rase et écorchée accueille notamment une très belle station de bois-joli des Alpes, une plante des montagnes du sud-est et du sud de la France et qui demeure relativement rare en Franche-Comté où elle n'est connue que de seize stations. Ces groupements côtoient localement des communautés à orpins des dalles calcaires et les buissons épars d'une fruticée thermophile montagnarde à amélanchier et nerprun des Alpes. Le caractère primaire et la fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées de toutes ces formations des milieux rocheux leur confèrent un caractère exceptionnel. Enfin, l'arrière des corniches est occupée par une mosaïque de pelouse mésoxérophile et de fruticée mésoxérophile à cerisier de Sainte-Lucie et coronille arbrisseau, souvent dominée par le buis. Le développement des nombreuses plantations de pins noirs réalisées aux alentours tend toutefois à accélérer la fermeture de cet ensemble.

 

A l'opposé, la Côte froide se caractérise par une mauvaise exposition, par l'abondance des éboulis et par la forte humidité atmosphérique favorisée par de petites cascades et des écoulements à l'origine du ruisseau du Boisset. Ces conditions sont nettement propices à l'érablaie à scolopendre qui connaît ici un développement important. Ce peuplement peu productif, marqué par l'instabilité du substrat, accueille un cortège de fougères assez riche. Comme pour de nombreux autres groupements forestiers de pente, l'inaccessibilité de cette forêt hygrosciaphile favorise la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, beaucoup plus rare dans les forêts exploitées, et offre des zones de quiétude aux mammifères forestiers.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante protégée régionalement par l'arrêté du 22.06.92 assure la préservation de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de cette espèce et de son milieu de vie.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Les pelouses sèches de la Côte chaude sont fortement menacées par la fermeture. Il conviendrait donc de procéder à un débroussaillage léger de la fruticée, en veillant à maintenir des îlots arbustifs épars et à exporter les végétaux coupés, et à une élimination systématique des pins sur ce rebord de plateau. Sur le reste du site, il s'agit de conduire une exploitation forestière respectueuse de la valeur patrimoniale des groupements en place, ce qui revient notamment à réduire l'enrésinement des pentes.

 

Commentaires sur la délimitation

La situation en contexte forestier, le bord de la corniche, l'existence de forêts de pente exposées au nord et au sud en opposition de versant, l'existence de pelouses et la présence de plantes rares ou protégées ont conditionné la délimitation proposée.