ZNIEFF 430015565
COTE EN VELET

(n° régional : 33000016)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Le faisceau salinois est constitué par une série de crêtes qui s'allongent et se relaient d'ouest-sud-ouest en est-nord-est. A Salins-les-Bains, la Côte en Velet domine de plus de deux cents mètres le fond de la vallée, sous forme d'une bordure de plateau aux pentes abruptes. Outre son intérêt paysager, ce versant surligné de falaises calcaires abrite des milieux et une flore remarquables.

 

 

 

D'une manière générale, les parois présentent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées. L'ampleur des contrastes hydriques et thermiques sélectionnent en effet les espèces les mieux adaptées à la rudesse des conditions écologiques de ces milieux, dont de nombreuses plantes méditerranéo-montagnardes. Ces végétaux investissent les anfractuosités, généralement de petite taille, où est parvenue à s'accumuler de la terre fine constituée d'éléments provenant de l'altération de la roche et de matières organiques issus des pionnières (mousses et lichens). A la Côte en Velet, les roches ombragées se distinguent avec la présence de la très rare saxifrage du Groenland. En France, les tapis moussus caractéristiques de cette plante ne se rencontrent plus que dans deux départements, dont quatre stations pour le Jura, toutes localisées dans les reculées du premier plateau entre Salins et Lons-le-Saunier. Avec onze stations en Franche-Comté, la valériane triséquée constitue une autre rareté de la Côte en Velet en colonisant quelques secteurs de parois bénéficiant d'une humidité atmosphérique élevée.

 

 

 

En surplomb de ces parois, certaines corniches accueillent des lambeaux de pelouse xérophile, remplacés à l'arrière par une bande mince de pelouse mésoxérophile. Au pied des falaises, des cônes d'éboulis sont colonisés par une végétation hygrosciaphile, adaptée à la mobilité du substrat. Tout comme pour les pelouses de corniche et les végétations de falaise, le caractère primaire de ces formations leur confère un caractère exceptionnel.

 

 

 

Le reste du site est couvert par la forêt, représentée essentiellement par la hêtraie-chênaie à aspérule odorante et la hêtraie-sapinière à orge d'Europe. Certaines stations très confinées et développées sur les blocs instables, issus du délitement des parois, reçoivent également l'érablaie à scolopendre. Outre leur intérêt communautaire, toutes ces formations constituent un refuge pour de nombreuses espèces. L'inaccessibilité à la sylviculture des pentes les plus abruptes ou des barres rocheuses sommitales permet notamment à une espèce comme l'if de présenter des populations vigoureuses sur la Côte en Velet, alors qu'en dehors de tels endroits inaccessibles, il a fait l'objet d'une suppression systématique depuis des siècles. Enfin, ces stations pentues offrent des zones de quiétude aux mammifères forestiers et sont favorables à la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante protégée régionalement par l'arrêté du 22.06.92 assure la préservation de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de cette espèce et de son milieu de vie.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

La gestion conservatoire de ce site consiste à veiller au maintien des pelouses de corniche et à poursuivre une exploitation forestière respectueuse de la valeur patrimoniale des groupements en place. Cela implique la proscription de tout nouvel enrésinement et la préférence du débuscage au câble lors des récoltes plutôt que la création de nouvelles pistes. La spécificité des forêts de pente plaide également en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements forestiers à faible potentialité.

 

 

Commentaires sur la délimitation

La situation en contexte forestier, le bord de la corniche, l'existence de forêts de pente exposées au nord et la présence de plantes rares ou protégées ont conditionné la délimitation proposée.