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DESCRIPTION
De Lamoura au lieu-dit les Moulins, un val s'étire sur quelques kilomètres de long de nord-est en sud-ouest. Il s'agit d'un synclinal de faible ampleur, fortement comprimé par les deux anticlinaux qui le bordent. Contrairement au versant oriental, le versant occidental n'a pas subi de plissement et la courbure anticlinale en est d'autant plus régulière. C'est au sommet de cette voûte, au niveau des couches horizontales du Jurassique supérieur, que s'étire sur plusieurs centaines de mètres la pelouse de la Tendue. Elle domine la vaste combe de Tressus et le petit hameau de Chaumont.
Ce site très vallonné constitue un bel ensemble de pelouses sèches et d'ourlets forestiers, enserré par des hêtraies, des tillaies sur pente et l'impressionnante falaise du cirque des Foules au sud-ouest. Encore pâturée dans les parties les plus basses du tiers sud, cette combe est ailleurs délaissée par l'agriculture et la végétation évolue plus ou moins rapidement, selon l'épaisseur du sol, vers un stade forestier aux dépends des formations herbacées basses. Parmi ces dernières, la plus représentée demeure la pelouse mésophile à gentiane printanière et brome érigé, qui occupe les sols les plus profonds des milieux et des bas de pente. Souvent très diversifiée, ce type de pâture compte de nombreuses espèces montagnardes et quelques espèces des milieux légèrement acides. Au sein de cette pelouse, les secteurs subissant de forts contrastes hydriques permettent le développement de la pelouse marnicole à plantain serpentant et tétragonolobe à siliques, parfois dominée par la molinie bleue. Les ressauts rocheux à sol superficiel marquent une transition entre la marne et les calcaires marneux, visible grâce au développement d'un groupement à globulaires. Cette pelouse montagnarde, exclusivement jurassienne, n'est connue que de la région de Saint-Claude - Morez. Enfin, l'ensemble de ces milieux sont ponctués d'affleurements de dalles rocheuses, colonisés par des espèces des milieux très secs comme les orpins et les germandrées.
Certains secteurs peu pâturés sont colonisés par une fruticée montagnarde à amélanchier, sorbier de Mougeot et nerprun des Alpes. Sur les parties hautes du coteau, l'enfrichement beaucoup plus avancé est constitué de genévrier, de noisetier, de buis et d'épicéas. Le recouvrement de ces ligneux tend à enclaver les secteurs de pelouses se maintenant à la faveur de sols squelettiques.
Outre sa richesse botanique, la pelouse de la Tendue présente un intérêt majeur pour les insectes. Elle abrite plusieurs espèces de papillons, dont le gazé, en régression en France mais encore assez commun sur ce site et dans la région, et surtout l'azuré du serpolet, protégé en France et d'intérêt prioritaire en Franche-Comté. On notera également le bon ensoleillement de la partie supérieure du coteau à travers la présence de l'ascalaphe.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plusieurs espèces animales et végétales protégées assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu (arrêtés ministériels des 06.05.07 pour les insectes, 17.04.81 pour les oiseaux et 22.06.92 pour les plantes).
OBJECTIFS DE PRÉSERVATION
Des opérations légères de débroussaillage permettront de contenir le développement des fruticées dans les pâtures mésophiles. En revanche, la partie haute du coteau mérite une réouverture urgente pour conserver les pelouses et leur cortège floristique et faunistique, en privilégiant le maintien d'un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars. La poursuite de l'entretien des milieux ouverts par un pâturage extensif s'avère par ailleurs indispensable. Rappelons enfin que les épandages sur les milieux herbacés sont à proscrire, afin d'éviter un appauvrissement de la flore.
Prospection 2018 :
