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DESCRIPTION
La partie orientale du plateau du Frasnois se caractérise par une géomorphologie contrastée, à l’origine d’une diversité écologique remarquable. Le secteur des quatre lacs, dominé par une longue barre rocheuse se prolongeant par les reliefs du pic de l’Aigle, revêt un intérêt paysager exceptionnel. Dans ce contexte, la pelouse aux Combes et Essart Caillat est implantée sur un substrat calcaire du Jurassique supérieur à proximité du village du Frasnois.
Dans un environnement de prairies pâturées et de boisements, cette zone se caractérise par une végétation de pelouse en situation de coteau bien exposé. Plusieurs facteurs conditionnent l’installation de ces groupements herbacés maigres et ras sur ce site : sols superficiels à squelettiques, réserves en eau limitées sur un substrat très filtrant, relative pauvreté en éléments nutritifs, ensoleillement important. Les associations mésophiles à mésoxérophiles (moyennement à assez sèches) se répartissent selon l’épaisseur du sol. Localement, des affleurements rocheux sont colonisés par une végétation pionnière dominée par les orpins et le thym serpolet. Ces conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore diversifiée et originale, riche en espèces d’affinité méditerranéenne. L’évolution de ces milieux tend vers un envahissement par les ligneux, notamment par des essences arbustives à fort pouvoir colonisateur ; le prunellier et le genévrier y sont nettement dominants. Toutefois, le milieu reste encore bien ouvert. Des ourlets thermophiles se développent en périphérie des buissons.
A ces habitats ouverts semi-buissonnants, dont la strate herbacée est richement fleurie, est associée une faune intéressante, tout particulièrement sur le plan entomologique. Par exemple, ce milieu abrite un cortège de papillons diurnes riche de 24 espèces. Parmi les plus remarquables, on retiendra l'hespérie des sanguisorbes, liée aux milieux chauds, secs et ouverts, alors que les thécla du prunier et du prunellier recherchent des milieux plus évolués, riches en buissons (prunelliers et nerpruns notamment). Les pelouses constituent également des milieux de prédilection pour de nombreux autres insectes, notamment les sauterelles et criquets, ainsi que pour des reptiles et diverses espèces d’oiseaux en régression, qui y trouvent des zones refuges.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
D’une manière générale, ces milieux semi-naturels subissent une régression alarmante et deviennent relictuels. Les menaces sont le plus souvent liées à un enfrichement suite à une déprise agricole et à l’abandon. A l’inverse, les secteurs les plus accessibles peuvent être soumis à une intensification (fertilisation, surpâturage).
Cet espace présente actuellement un bon état de conservation. Le pâturage équin modéré pratiqué est favorable à la préservation du milieu. La poursuite de cet usage agro-pastoral extensif est donc à encourager. Toutefois, il est probable que la pression de pâturage ne soit pas suffisante pour contenir la colonisation active par les ligneux, notamment par le prunellier. La fermeture du milieu serait préjudiciable à terme au maintien des groupements de pelouse, à la flore et à la faune associées, qui disparaîtraient au profit de formations et d’espèces plus banales. Ainsi, il pourra être nécessaire, à moyen terme, de prévoir des opérations de débroussaillage dans les secteurs où la dynamique de colonisation par les ligneux est la plus importante. L’objectif est de conserver une pelouse piquetée de buissons. Un taux d’enfrichement modéré, inférieur à 25 %, s’avère le plus favorable à une bonne diversité écologique.
Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles et joue à ce titre un rôle de corridor écologique (notamment pour les papillons).
