DESCRIPTION
Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se localise entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. La Valouse, principal cours d’eau drainant cette région, se jette dans l'Ain à Thoirette après un parcours de 45 kilomètres. Cette rivière entaille profondément les plateaux environnants, formant des gorges entre Arinthod et Cornod, sur un tronçon d’à peine dix kilomètres. L’un de ses affluents, l’Ancheronne, est également inclus dans ce périmètre.
En lien avec la diversité des situations écologiques rencontrées, les groupements de végétation sont très variés. Sur l'ensemble du bassin versant, les espaces boisés occupent une part importante : boisements alluviaux résiduels en fond de vallée, forêts de ravins sur les fortes pentes et chênaie-hêtraie montagnarde sur le premier plateau. Les surfaces agricoles sont dominées par des prairies.
Au sud de la zone, plusieurs associations de pelouses et friches sèches, relictuelles pour la plupart, s’étendent sur les coteaux : groupements à blackstonie perfoliée sur marne, à phalangère ramifiée et brome dressé sur sol squelettique ou encore à danthonie retombante et brachypode penné sur terrains décalcifiés. Des dalles rocheuses affleurantes et des escarpements sont colonisés par une flore très spécialisée. Les ourlets thermophiles attestent de la dynamique d’évolution de ces pelouses. De ce fait, une buxaie thermoxérophile plus ou moins stabilisée est largement dominante. Elle dérive vers des boisements juvéniles de type chênaie pubescente. La flore associée, d’affinité méditerranéenne marquée, comprend plusieurs éléments protégés en France ou dans la région comme l’aster amelle et le petit muscari. Sur les coteaux secs, le peuplement de papillons diurnes, riche et varié, comprend plusieurs espèces rares dont les azurés du thym et du genêt et le grand nègre des bois.
La présence de plusieurs espèces sensibles aux pollutions (lamproie de Planer, chabot, truite, blageon, ombre et vandoise) témoigne des très bonnes potentialités piscicoles de ce cours d'eau. Le bassin de la Valouse abrite également de très belles frayères à truite sauvage. Globalement, la qualité biologique est satisfaisante sur ce secteur (classes 1A et 1B). Toutefois, une analyse détaillée témoigne d'altérations localisées, se traduisant par des déséquilibres (peuplements dégradés de macro-invertébrés benthiques, proliférations algales).
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 8/12/88, 22/06/92 et 19/11/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
L'évolution de la plupart des buxaies du secteur est probablement assez lente, celles situées sur les sols les plus superficiels pouvant être considérées comme stables à l'échelle d'une vie humaine. Par contre, au rythme d'enfrichement actuel et en l’absence d’intervention, il est fort probable que les pelouses ouvertes auront disparu d'ici une dizaine d'années. Des opérations de débroussaillage sont donc à programmer en urgence.
Le cours d’eau et les habitats humides riverains sont particulièrement fragiles. Diverses atteintes sont relevées : opérations d'entretien trop drastiques, drainage de parcelles riveraines, perturbation du régime hydrique (captages à des fins diverses ou ouvrages infranchissables). Plusieurs actions de gestion s’imposent :
- contrôle de la qualité des eaux grâce à la limitation et la maîtrise des rejets (excédents de phosphore notamment) ;
- restauration des habitats naturels : forêts riveraines, zones humides (relèvement du niveau hydraulique), forêts de pente (limitation de l'exploitation) ;
- consignes strictes en termes de prise d'eau et de rejet (notamment pour la pisciculture) qui doivent s'inscrire dans un programme de soutien d'étiage ;
- aucune desserte supplémentaire.
Vallée de la Valouse et affluents.