ZNIEFF 430020057
LE BOURLEMONT ET LE PETIT MONT

(n° régional : 42182033)

Commentaires généraux

Description

 

Les paysages du Pays d’Amance se caractérisent par des reliefs peu marqués, composés de plateaux et collines n’excédant pas 400 mètres d’altitude. Non loin de la vallée de la Saône, la zone du Bourlemont et du Petit Mont, constituée de deux parties, correspond à un ensemble agricole exploité de façon extensive. Dans ce secteur, le substrat géologique est composé essentiellement de marnes du Keuper (Trias supérieur). Le plus étendu des deux sites, le Bourlemont, occupe le sommet et la majeure partie des flancs d’une colline culminant à 338 mètres, juste au nord du village de Villars-le-Pautel. Il englobe un complexe de vergers, vignes, pâtures et prairies étroitement imbriqués et séparés par des haies boisées. Une fruticée de prunelliers marque la transition avec la forêt développée sur le versant ouest. Au nord d’Aisey-et-Richecourt, la zone du Petit Mont occupe un coteau exposé au sud-ouest ; elle est composée d’une mosaïque de prairies de fauche et de pâtures mésophiles, entrecoupées de quelques vergers. En raison des similitudes existant entre ces deux secteurs et de leur proximité spatiale, il s’ensuit un fonctionnement en réseau sur le plan écologique.

 

Sur ce site, les pelouses mésophiles (assez sèches) relevant de l’association à brome dressé et sainfoin font partie des groupements végétaux les plus remarquables ; la variante acidicline qui apparaît au Bourlemont est vraisemblablement imputer au pâturage ovin. Ces pelouses sont toujours peu étendues dans cette région. Elles se développent ici sur un substrat marnicole en situation bien ensoleillée, à la faveur de sols relativement pauvres en éléments nutritifs. La parcelle du Petit Mont, en bon état de conservation, est particulièrement représentative. Au sein d’un riche cortège floristique, elle abrite en effet des taxons rares et menacés, dont deux sont protégés dans la région.

 

La structure paysagère semi-ouverte en mosaïque est très attractive pour la faune. (insectes et oiseaux notamment). Ainsi, plusieurs espèces d’oiseaux devenant rares (la huppe fasciée, l’alouette lulu et le torcol fourmilier) nichent régulièrement sur cette zone. Le pic noir, quant à lui, est inféodé aux forêts matures avec vieux bois. Il faut signaler aussi la présence potentielle du grand capricorne, dont des indices de présence ont été relevés aux alentours immédiats. Cet insecte coléoptère saprolignicole d’intérêt communautaire, protégé en France, est devenu extrêmement rare. Ses larves se nourrissent du bois des chênes morts ou sénescents dans lesquels elles se développent.

Enfin, il convient de noter que cette zone inclut la deuxième colonie d'hivernage, ainsi que deux importantes colonies de reproduction pour le Petit rhinolophe. L'activité des chiroptères est par ailleurs très élevée, surtout au bord de la Saône où elle concerne des comportements de chasse.

 

Statut de protection

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92, 23/04/07 et 29/10/09).

 

Objectifs de préservation

 

Les pratiques de gestion traditionnelles ont contribué à créer des milieux semi-naturels riches sur le plan écologique. Les pelouses sèches, en particulier, subissent une régression alarmante et deviennent relictuelles. Sur ce site, l'abandon des pratiques culturales remet en cause la pérennité des milieux ouverts, comme en témoigne l'état de certaines parcelles où les fruticées assez dynamiques envahissent des enclaves délaissées. En effet, l’évolution naturelle en l’absence d’entretien tend vers une recolonisation de la forêt. De ce fait, l’abandon des vergers et l’arrêt des pratiques pastorales (fauche) peuvent conduire à la disparition de nombre d’espèces. A l’inverse, l’intensification est un autre facteur de menace ; cette évolution est sensible sur le Bourlemont.

 

Dans tous les cas, le maintien ou la reprise d’une gestion par pâturage et/ou fauche est à encourager, si ces pratiques restent extensives (limitation du chargement, absence de fertilisation des pelouses, fauche tardive).

 

Au vu des potentialités de cette zone, il serait indiqué d’engager des inventaires faunistiques complémentaires.

Commentaires sur la délimitation
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