ZNIEFF 430020071
GROTTE DESCHAMPS

(n° régional : 45000016)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Région karstique par excellence, la Franche-Comté est très riche en habitats souterrains. Qu'ils soient grottes naturelles, anciennes mines ou zones de fissure du karst, les habitats souterrains présentent toujours les mêmes caractéristiques : obscurité d'où l'absence de photopériode, variations de température atténuées, hygrométrie proche de la saturation et disponibilité alimentaire limitée.

L'intérêt patrimonial des habitats souterrains réside surtout dans leur faune extrêmement originale et spécialisée. Le groupe zoologique le mieux connu est celui des chauves-souris pour lequel 28 espèces sont dénombrées en Franche-Comté la plaçant ainsi parmi les régions les plus riches de France (33 espèces). Cette richesse s'explique par la situation de notre région placée à la confluence de différents climats (continental, océanique et méditerranéen). Toutes les espèces ne sont pas cavernicoles, mais un certain nombre passent une partie ou la totalité de leur cycle biologique sous terre : hibernation, reproduction ou transit. Pour plusieurs d'entre elles, la période estivale, correspondant à la mise bas des femelles, se déroule dans des sites artificiels (bâti) ou arboricoles (décollements d'écorces, trous de pics).

Les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations d'insectes et ce sont les biotopes de transition qui assurent les meilleurs garde-manger : haies, cours d'eau, zones humides, lisières forestières et forêts. Il s’ensuit généralement des changements de sites, constants et étroitement liés au rythme biologique. Les distances entre ces gîtes sont variables : de 200 kilomètres pour le minioptère de Schreibers, elles n'excèdent pas 5 à 10 kilomètres pour le petit rhinolophe. Une fidélité aux gîtes d'hiver et de mise bas est généralement constatée pour plusieurs espèces.

Dans la vallée du Doubs, 4 cavités (2 grottes naturelles et 2 galeries de mine) accueillent d'importantes populations de barbastelle et de grand rhinolophe. D'autres espèces les accompagnent et en particulier, le minioptère de Schreibers. Ces cavités sont la mine de Deluz, la mine de Souvance à Laissey, la galerie inférieure de la grotte Saint-Léonard à Besançon et la grotte Deschamps à Gonsans ; elles sont complémentaires pour leur fonction d'hivernage, de reproduction et de transit.

La grotte Deschamps est constituée d'une galerie principale d'une longueur de 150 mètres et d'une hauteur moyenne de 4 mètres. Le site accueille en période hivernale une diversité d'espèces assez importante (9 espèces) représentée par des effectifs généralement inférieurs à 5 individus. Seule la barbastelle est régulièrement présente tous les hivers avec des effectifs variant de 10 à 15 individus. Pour ces espèces, cette cavité se comporte comme une cavité satellite des trois autres. L'intérêt de la grotte Deschamps est départemental (indice chiroptérologique de 22).

La barbastelle chasse la plupart du temps à basse altitude, aux abords des forêts, dans les jardins et les parcs avec des points d'eau. En été, elle se reproduit dans les greniers ou les encadrements de fenêtres et elle hiberne dans les entrées de galeries, les cavernes, les grottes et les caves abritées du gel. Le réseau décrit ci-dessus abrite, en période d'hivernage, plus du 1/4 de la population française de barbastelle.

 

STATUT DE PROTECTION

La grotte Deschamps n'est pas protégée réglementairement. Toutefois, l’arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l’altération des sites de reproduction ou des aires de repos.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La grotte Deschamps est particulièrement vulnérable d'octobre à fin mars, période durant laquelle un maximum de tranquillité de la cavité est requis.

Commentaires sur la délimitation
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