ZNIEFF 430020080
CLOCHER DE L'EGLISE DE RANDEVILLERS

(n° régional : 45000015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Sous nos latitudes, la cohabitation entre les chauves-souris et l'homme s'est amorcée depuis quelques centaines de milliers d'années, ces deux mammifères ayant partagé des espaces souterrains communs dès la Préhistoire. Cependant, les périodes glaciaires obligeront les chauves-souris à migrer au sud à la rencontre de conditions plus chaudes et ce n'est qu'avec le réchauffement climatique intervenu 6000 ans avant notre ère que leur peuplement devient assez semblable à celui actuellement connu. Toutefois leur répartition diffère : la forêt couvre majoritairement notre continent si bien que dominent les espèces forestières qui profitent des cavités des arbres ou décollement d'écorces (vespertilion de Bechstein, noctule commune, barbastelle). La sédentarisation de l'homme et le développement de l'élevage ont progressivement induit un nouveau changement lié aux défrichements, à l'assèchement des marais pour l'agriculture et à la construction. Ainsi, sont nés les paysages semi-ouverts dont ont profité des espèces comme le grand rhinolophe ou le grand murin. En même temps, le développement des villages et des villes a favorisé les chauves-souris thermophiles comme le petit rhinolophe, la pipistrelle commune ou la sérotine commune ; toutes trouvent sous les charpentes ou derrière des volets des conditions de température estivales élevées qui leur sont très favorables pour l'élevage de leurs jeunes.

Les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations d'insectes et ce sont les biotopes de transition qui assurent les meilleurs garde-mangers et en particulier ceux situés non loin de l'eau : haies riveraines, cours d'eau, zones humides, lisières forestières et forêts. Il s'ensuit généralement des changements de sites, constants et étroitement liés au rythme biologique. Les distances entre ces gîtes sont variables : de 200 kilomètres pour le minioptère de Schreibers, elles n'excèdent pas 5 kilomètres pour le petit rhinolophe. Ces divers facteurs environnants ont induit, pour la plupart des espèces, une grande fidélité aux gîtes d'hiver et de mise bas.

Le clocher et les combles de l'église de Randevillers accueillent une colonie de petit rhinolophe exclusivement composée de femelles qui viennent dans ce gîte pour mettre bas et élever leur unique jeune du mois de juin au mois d'août. Le petit rhinolophe figure dans la liste rouge des espèces menacées en Franche-Comté . Au vu de sa taille (70 à 85 individus), cette colonie est l'une des plus importantes de la région (indice chiroptérologique de 16) d'où la nécessité d'une mise en tranquillité des combles et du clocher de l'église durant la période d'occupation.

Insectivore exclusif, le petit rhinolophe se révèle assez généraliste dans le choix de ses proies et ses territoires de chasse se situent dans un rayon moyen de 2 à 3 km autour du gîte. Pour se déplacer, les lisières lui sont indispensables et, pour s'alimenter, il recherche les paysages semi-ouverts de forêts feuillues et pâturages reliés par un maillage continu de haies. La proximité de milieux humides semble importante pour les femelles en phase de gestation et d'élevage des jeunes.

 

STATUT DE PROTECTION

Le clocher de l'église de Randevillers n'est pas protégé réglementairement. Toutefois, l'arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l'altération des sites de reproduction ou des aires de repos.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La fermeture des accès des gîtes de mise bas, les travaux sur la toiture, le traitement des charpentes, la fréquentation humaine ou l'éclairage de l'édifice constituent des menaces pour la colonie. Une convention est en cours d'élaboration entre la commune et la Commission de protection des eaux afin de contractualiser ces différentes préconisations.

En même temps, la préservation des territoires de chasse est essentielle : la disparition des prairies, l'arasement des haies et ripisylves, l'assèchement des zones humides, les pesticides et les avermectines (traitements sanitaires du bétail) font partie des autres causes entraînant la disparition des colonies de reproduction.

 

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