ZNIEFF 430020087
CONFLUENCE DE LA SAÔNE ET DE L'OUGEOTTE

(n° régional : 39182007)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

La vaste plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, où la dynamique fluviale reste active, la Saône présente un profil caractéristique des rivières de plaine, avec de nombreux méandres serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols. Les prairies inondables, constituant encore des complexes fonctionnels bien typiques, sont ainsi associées à diverses annexes alluviales et bras morts.

 

En rive droite, au droit de Montureux-lès-Baulay, la zone englobe la confluence de la Saône et de l’Ougeotte (son premier affluent important). A l'aval de cette zone, en rive gauche, la zone engloge un ensemble cohérent de prairies Ce vaste espace comprend les prairies les plus humides entrecoupées de milieux amphibies.

 

La composition floristique des zones herbacées reflète leur position topographique (degré d’inondabilité) et leur mode d’exploitation. Le site comprend des prairies majoritairement fauchées de niveau topographique moyen. Ces formations sont entrecoupées de dépressions humides localisées, ainsi que de haies, buissons et arbres isolés.

 

A la Corne de la Hang, une dépression longuement inondable présente des intérêts écologiques multiples ; ce secteur est occupé par une association prairiale à laîches et à œnanthe fistuleuse et par des formations de laîches aux niveaux inférieurs. Ces baissières se révèlent particulièrement favorables à la reproduction du brochet. Une autre frayère, restant toutefois occasionnelle, est constituée par une zone humide plantée en peuplier à la confluence.

 

L’axe de la Saône situé dans le prolongement du couloir rhodanien revêt un intérêt ornithologique majeur et les vastes espaces herbacés sont propices à l’accueil d’une avifaune reproductrice, hivernante ou migratrice. Parmi les espèces emblématiques, la bécassine des marais, le courlis cendré et le vanneau huppé se reproduisent régulièrement sur le site. Les effectifs nicheurs de ces oiseaux sont en nette baisse dans la région. Par contre, le râle des genêts, en danger d'extinction en Franche-Comté, n'a pas été revu récemment. En outre, la diversité de structure est favorable à la nidification d’une grande variété de passereaux : tarier des prés (également très menacé, surtout en plaine), mais aussi pipit farlouse et bruant des roseaux. La pie-grièche grise est régulière en hivernage.

Ces habitats imbriqués abritent un peuplement d'amphibiens d'intérêt élevé. De plus il faut signaler la présence du gomphe vulgaire, espèce prioritaire, au sein du cortège de libellules.

Enfin, la Saône est, à cet endroit, une zone propice à la reproduction du Brochet et de la Truite fario notamment.

 

STATUT DE PROTECTION

 

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 8/12/88, 22/06/92, 23/04/07, 19/11/07 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

 

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, objectifs s’intégrant dans le cadre plus large du Contrat de Vallée Inondable. Il convient donc de conserver :

 

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement) ;

- la végétation riveraine et les prairies inondables (souvent morcelées par des peupleraies, comme vers les Esserteux) ;

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche) ;

- les conditions de la dynamique fluviale et la mobilité du lit majeur afin de favoriser le rajeunissement des annexes alluviales.

Commentaires sur la délimitation
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