ZNIEFF 430020092
PLAINE DE LA SAÔNE À FERRIÈRES-LES-SCEY

(n° régional : 39182012)

Commentaires généraux

Description

 

La vaste plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, où la dynamique fluviale reste active, la Saône présente un profil caractéristique des rivières de plaine, avec de nombreux méandres serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols. Les prairies inondables, constituant encore des complexes fonctionnels bien typiques, sont ainsi associées à diverses annexes alluviales et bras morts.

 

Au sud du village de Ferrières-lès-Scey, la zone comprend tout l’espace compris au sein du méandre de la Saône en rive droite : elle constitue de ce fait une vaste zone herbacée d’un seul tenant, ponctuée de quelques habitats aquatiques (fossés, mares). Elle s'étend à l’ouest jusqu'à une mare forestière incluse au sein de boisements sur sols engorgés de type aulnaie-frênaie.

 

La composition floristique des prairies reflète leur position topographique (degré d’inondabilité) et leur mode d’exploitation, les formes fauchées étant les plus riches en plantes adaptées à ces conditions particulières, en régression à l’échelon national.

 

Dans la continuité du couloir rhodanien, le val de Saône constitue un axe migratoire d’intérêt majeur pour l’avifaune et les vastes systèmes prairiaux accueillent de nombreux oiseaux nicheurs ou hivernants. La plaine de Ferrières-lès-Scey est ainsi propice à la nidification du courlis cendré, espèce menacée, du râle d’eau et du pipit farlouse. Plusieurs chauves-souris vulnérables, qui se reproduisent dans les environs, viennent chasser dans ces prairies.

 

Divers systèmes aquatiques de grand intérêt complètent cet ensemble : une dépression en eau permanente reliée à la Saône par un fossé constitue une frayère à brochet bien fonctionnelle. Ce poisson emblématique pâtit de la raréfaction des lieux propices à sa reproduction. En outre, une annexe alluviale isolée (sauf en cas de crue) héberge une flore patrimoniale remarquable avec le stratiotès faux-aloès (protégé au plan régional). De plus, ces milieux sont propices aux amphibiens. Un ruisseau recalibré en provenance du village de Ferrières-lès-Scey, peu profond, bien ensoleillé et végétalisé, abrite une belle population d’agrion de Mercure, demoiselle protégée en France. Trois autres libellules prioritaires sont recensées sur cette zone : l’æschne isocèle ainsi que les orthétrums brun et bleuissant.

 

Statut de protection

 

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 8/12/88, 22/06/92, 23/04/07 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

Objectifs de préservation

 

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

 

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, dans le cadre plus général du Contrat de Vallée Inondable, dont une nouvelle phase est en cours d’élaboration. Il convient donc de conserver :

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement) ;

- les prairies inondables (trop souvent morcelées par des cultures ou peupleraies) et la végétation riveraine ;

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche). Ici, la zone se trouve en contact avec des cultures et prairies intensives, d’où un risque d’eutrophisation. Le retour progressif à une vocation herbacée serait donc souhaitable.

Commentaires sur la délimitation
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