ZNIEFF 430020093
PLAINE DE LA SAÔNE À SCEY-SUR-SAÔNE

(n° régional : 39182013)

Commentaires généraux

Description

 La vaste plaine alluviale de la Saône représente un territoire bien particulier en raison de son inondabilité. En Haute-Saône, où la dynamique fluviale reste active, la Saône présente un profil caractéristique des rivières de plaine, avec de nombreux méandres serpentant dans un lit majeur étendu. Les crues successives ont façonné le paysage au fil du temps et imposé l’occupation des sols. Les prairies inondables, constituant encore des complexes fonctionnels bien typiques, sont ainsi associées à diverses annexes alluviales et bras morts. Les groupements végétaux liés à ces écosystèmes restent remarquables et, pour certains, relictuels à l’échelle de la France.

A l’intérieur d’un méandre assez resserré, au droit de Scey-sur-Saône, la zone englobe le lit mineur de la Saône et les secteurs les mieux préservés en rive gauche (lieux-dits Pré Neuf et Breuil aux Cordes), en excluant la majorité des cultures de la plaine. De ce fait, ce site inclut d’anciennes annexes plus ou moins comblées, des prairies humides et quelques boisements (aulnaie-frênaie sur sol engorgé et fragment de forêt alluviale relictuelle de type chênaie-ormaie-frênaie des grands fleuves).

Néanmoins, la partie nord est en grandes cultures et des bras morts ne sont plus fonctionnels. Le surpâturage, par endroit, dégrade les zones humides (mares notamment).

La composition floristique des prairies reflète leur position topographique (degré d’inondabilité) et leur mode d’exploitation, les formes fauchées étant les plus riches en plantes adaptées à ces conditions particulières, en régression à l’échelon national. Les faciès les plus humides (prés fauchés à œnanthe fistuleuse ou pâturés à vulpin genouillé) sont relayés par des formations à séneçon aquatique et brome en grappe, puis par des prairies à fromental aux niveaux topographiques les plus élevés. Divers systèmes aquatiques, ruisselets et dépressions longuement inondables ou toujours en eau rehaussent l’intérêt écologique de la zone. Quatre plantes protégées au plan régional y sont recensées : butome en ombelle, naïade marine, stratiotès faux-aloès et hottonie des marais. Ces biotopes abritent en outre un peuplement d’amphibiens intéressant. Au Pré Neuf, un ensemble de dépressions longuement inondables au printemps constitue une frayère à brochet fonctionnelle.

Parmi les insectes, on retiendra la présence du cuivré des marais, papillon inféodé aux prairies hygrophiles, protégé en France. Le cortège des libellules, bien qu’il ne comprenne pas d’espèce prioritaire, se caractérise par des effectifs importants.

Plusieurs chauves-souris vulnérables, qui se reproduisent dans les environs, viennent chasser dans ces prairies.

Statut de protection

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 22/06/92, 23/04/07, 19/11/07 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

Objectifs de préservation

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage) et de limitation de l’érosion.

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d’habitats semi-naturels riches et diversifiés. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, dans le cadre plus général du Contrat de Vallée Inondable, dont une nouvelle phase est en cours d’élaboration. Il convient donc de conserver :

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement) ;

- les prairies inondables et la végétation riveraine. Compte tenu du morcellement important par les cultures en marge de cette zone, un retour à l’herbe progressif serait souhaitable ;

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).

En raison de la présence de Renouée du Japon en bordure de la route départementale 3 et à proximité du terrain de sport, des précautions devront être prises dans le cas de travaux, ceci afin de ne pas aggraver l'avancée de cette plante invasive très dynamique.

Commentaires sur la délimitation
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