ZNIEFF 430020118
PRAIRIE HUMIDE DE BRESILLEY ET THERVAY

(n° régional : 48432006)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

L'Ognon, dans la partie aval de son cours, à proximité de sa confluence avec la Saône, s'écoule au sein d'une vallée élargie, où il décrit de larges et nombreux méandres entre les plateaux calcaires de Haute-Saône et le massif cristallin de la Serre. En amont de Pesmes, entre Brésilley et Thervay, la plaine alluviale de l'Ognon est représentative de ce type de basse vallée où prairies inondables, végétation riveraine, " mortes " et autres annexes hydrauliques se révèlent d'une grande richesse biologique dans un cadre paysager attrayant.

 

Bien qu'elles soient de plus en plus menacées par les cultures, les prairies (fauchées pour la plupart) sont typiques et leur composition reflète leur position topographique (degré d'inondabilité) et leur mode d'exploitation. Les faciès les plus humides à gratiole officinale et oenanthe fistuleuse laissent place à des groupements à séneçon aquatique et brome en grappes, puis à des prairies à fromental sur les niveaux topographiques les plus hauts. L'intérêt floristique de ces prairies est surtout marqué par la présence d'espèces adaptées à ces conditions particulières, en régression à l'échelon national suite à la réduction de leurs habitats. La zone abrite des espèces prairiales devenues rares dans la vallée de l'Ognon, comme l'oenanthe fistuleuse et la gaudinie fragile. La gratiole officinale et la stellaire des marais, inféodées aux secteurs les plus humides, bénéficient quant à elles de statuts de protection, l'une à l'échelon national et l'autre au plan régional.

 

Ces vastes surfaces de prairies humides, associées aux formations riveraines, constituent un ensemble privilégié pour l'accueil de l'avifaune, tant pour l'hivernage que pour la nidification ou encore comme étape migratoire. Ainsi, plusieurs couples de courlis cendré sont nicheurs.

 

Bien que des progrès aient été réalisés en matière de résorption de la pollution, la qualité de l'eau reste plutôt moyenne, avec des charges en nitrates et micro-polluants trop élevées, pouvant entraîner des proliférations algales. Les communautés d'invertébrés aquatiques s'en trouvent modifiées. Les ruisseaux, mortes et secteurs longuement inondables peuvent constituer des zones refuge pour les poissons en période d'inondation et des frayères pour le brochet. La raréfaction des biotopes favorables à sa reproduction entraîne une régression généralisée de cette espèce. Ces milieux et leurs abords voient le développement d'une végétation herbacée plus haute : roselières à phragmites et mégaphorbiaies dominées par la reine des prés. Le cours de l'Ognon, quant à lui, est bordé de façon discontinue par une mince ripisylve.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces végétales protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 29/09/09, 20/01/82, 8/12/88, 22/06/92 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d'un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d'amélioration de la qualité de l'eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d'expansion des crues et soutien en période d'étiage) et de limitation de l'érosion.

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d'habitats semi-naturels riches et diversifiés, surtout dans les prairies de fauche. La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l'intégrité des milieux. Il convient donc de conserver :

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement),

- les prairies inondables (trop souvent converties en cultures ou peupleraies) et la végétation riveraine,

- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).

Le contrat de rivière en cours a pour objet de mener une politique de gestion cohérente à l'échelle de l'hydrosystème et du bassin versant.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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