ZNIEFF 430020119
AMONT DE LA CONFLUENCE DU SCEY ET DE L'OGNON

(n° régional : 48358003)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Dans ce secteur de la dépression sous-vosgienne, riche en cours d'eau issus du massif vosgien, l'Ognon s'écoule selon un axe nord-sud, décrivant des méandres dans la large plaine alluviale alors que son affluent le Scey arrive par le nord-est en longeant un coteau. Cette zone de confluence, en contre-bas du bourg de Villersexel, présente un grand attrait paysager. L'environnement est dominé par les activités agricoles (cultures et élevage). Le contexte géologique (substratum argilo-calcaire du Trias moyen recouvert par des alluvions quaternaires, des lehms d'altération et des limons de ruissellement) est favorable à la formation de zones humides.

 

L'amont de la confluence du Scey et de l'Ognon constitue une vaste zone occupée essentiellement par des prairies plus ou moins humides pâturées ou fauchées, en mosaïque avec quelques mares et des annexes alluviales (" mortes "). Les communautés prairiales, réparties selon la micro-topographie (gradient d'humidité), sont essentiellement des formations à brome en grappes, les associations à fromental occupant les secteurs un peu plus élevés. Les mortes sont bordées de saulaies riveraines, de mégaphorbiaies (formations humides de grandes herbes à tendance nitrophile) ou de roselières. L'intérêt botanique est marqué par la présence d'espèces peu communes dans la région, telles que la stellaire des marais, protégée en Franche-Comté, et l'oenanthe fistuleuse, caractéristique des formations prairiales longuement inondables.

 

Les prairies humides sont favorables aux insectes floricoles (notamment papillons de jour). Ces milieux accueillent de nombreux oiseaux (notamment anatidés et limicoles) lors des haltes migratoires ou en hivernage.

 

Dans la haute vallée de l'Ognon, la qualité de l'eau, plutôt satisfaisante, est en amélioration. Toutefois les teneurs relevées en pesticides et en micro-polluants restent encore élevées. Le bassin versant du Scey est occupé par un ensemble de communes de petite taille d'où des problèmes d'assainissement. De ce fait, la composition des communautés de macro-invertébrés benthiques et le potentiel piscicole peuvent être altérés dans ce secteur. Les mortes, fossés et prairies longuement inondables en fin d'hiver constituent des frayères pour le brochet, hôte majeur de ces rivières, qui pond sur la végétation immergée. La raréfaction des sites favorables à sa reproduction entraîne la régression généralisée de cette espèce.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une espèce végétale protégée confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit tout acte de destruction vis-à-vis des espèces et de leur habitat (arrêté du 22/06/92). De même, la présence d'un poisson cité dans l'arrêté du 08/12/88 assure une protection aux milieux aquatiques : il est interdit de porter atteinte au biotope et en particulier aux frayères.

 

ÉTAT DE CONSERVATION GÉNÉRAL DU SITE (2014)

Les prairies maigres de fauche sont dans un état de conservation médiocre, de par leur manque de typicité, leur caractère fragmentaire et leur forte sensibilité aux changements de mode d'exploitation. Le mode de fauche associé à l'absence d'intrants détermine leur maintien. Une MAE serait bienvenue.

 

Les prairies marécageuses oligotrophes se sont également banalisées, probablement sous l'influence d'un chargement bovin mal adapté, couplé à une altération hydraulique importante au Nord du marais.

 

Les boisements alluviaux, issus de l'abandon de l'exploitation agricole, sont encore peu typiques. La libre évolution actuelle est à pérenniser.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d'un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d'amélioration de la qualité de l'eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d'expansion des crues et soutien en période d'étiage) et de limitation de l'érosion.

 

La gestion traditionnelle (fauche et pâturage extensif) a contribué à créer une mosaïque d'habitats semi-naturels riches et diversifiés, surtout dans les prairies de fauche. L'intensification des pratiques (pâturage intensif, fertilisation, voire même drainage et mise en culture) conduit à une baisse de la diversité floristique et au remplacement des espèces patrimoniales par une flore plus banale. La pérennité de ces habitats, en régression en France, est soumise au maintien des conditions hydrologiques et des pratiques agricoles actuelles. Ce site, encore bien préservé, pourrait être menacé notamment par l'extension des zones de cultures environnantes.

 

Commentaires sur la délimitation
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