ZNIEFF 430020126
SUR LE FOURNEY

(n° régional : 33443017)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La Loue est le principal affluent du Doubs en rive gauche. Dans son cours moyen, depuis Quingey, elle s’écoule vers le sud, selon l’axe de la dépression synclinale (large pli à fond plat du Jurassique supérieur) longeant le faisceau de Quingey. Le tracé est plus tourmenté à partir de Rennes-sur-Loue et Port-Lesney, puisque la rivière effectue alors deux virages ; elle recoupe perpendiculairement les deux anticlinaux, formant ainsi des cluses, avant de s’orienter vers l'ouest dans la basse vallée. A Buffard, le cours d’eau s’engage entre deux côtes et s’écoule vers le nord. Au-dessus du village, en rive droite, une belle entité de pelouses et de fruticées s’étend au lieu-dit Sur le Fourney, sur un versant bien exposé.

 

Divers facteurs conditionnent l’installation de ces groupements sur ce coteau d'orientation nord-sud où des calcaires marneux lités du Séquanien (dalles calcaires entrecoupées de minces lits marneux) affleurent : sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées et ensoleillement important. Le groupement représenté relève de l’association mésoxérophile à phalangère rameuse et brome dressé, à tendance continentale. Celle-ci est bien représentée dans le Jura à l’étage collinéen, surtout sur la bordure externe du massif (dans le Revermont et le Vignoble). La variante à genêt ailé observée ici, à caractère acidicline, traduit l’existence de phénomènes de décalcification en surface. Les conditions contraignantes entraînent la sélection d’une flore caractéristique, riche en éléments d’affinité méditerranéenne, dont l’un bénéficie d’un statut de protection au plan régional. De ce fait, cet habitat est reconnu d’intérêt européen. L’évolution naturelle de ces milieux tend vers une recolonisation par la forêt, ce qui se traduit par la présence de fourrés et stades pré-forestiers, ceux-ci étant plus denses en bas de versant. Le genévrier est bien représenté, de même que le prunellier, le cerisier de Sainte-Lucie et la coronille arbrisseau ; ces deux dernières espèces témoignent du caractère thermophile du milieu. Quelques ronciers se développent localement en nappes.

 

Ces habitats structurés de façon hétérogène sont favorables à l’accueil d’une faune typique. Divers oiseaux, reptiles et insectes y trouvent en effet des zones refuges. Par exemple, l'alouette lulu est l’une des espèces les plus remarquables se reproduisant sur cette pelouse. Ce passereau insectivore affectionne ce type de paysage semi-ouvert ponctué de buissons.

 

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Vallée de la Loue » au titre des directives « Oiseaux » et « Habitats ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. Ils sont soumis à deux types de menaces. D’une part, l’évolution naturelle en l’absence d’entretien tend vers une recolonisation par les ligneux. Le pâturage pratiqué sur ce site semble être à même de contenir cette dynamique. A l’inverse, l’intensification des pratiques entraînerait une banalisation des espèces et des habitats. En particulier, ces pelouses ne supportent aucune fertilisation. La poursuite des pratiques agro-pastorales extensives, favorable au maintien de la valeur écologique de cette zone, est donc à encourager.

 

Outre l’intérêt propre qu’elle présente, cette pelouse fait partie intégrante d’un réseau écologique favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle de la moyenne vallée de la Loue ; à ce titre, il est primordial de maintenir des connexions entre milieux similaires.

Commentaires sur la délimitation
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