ZNIEFF 430020130
ZONE HUMIDE DE L'ÉTANG LA CUDE ET DE L'ÉTANG GROS

(n° régional : 14037017)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La plaine de la Bresse se situe entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel de grandes épaisseurs d'alluvions se sont déposées. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

 

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau peu profonds, le plus souvent à vocation piscicole, ont été créés par l'homme. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes d'une grande valeur biologique.

 

Sur la commune des Deux-Fays, la zone entre l'étang La Cude et l'étang Gros est constituée d'un complexe de deux plans d'eau séparés par une aulnaie marécageuse. Ceux-ci sont de type méso-eutrophe (non acides et moyennement riches en éléments nutritifs) et caractérisés par la présence du potamot capillaire. L'étang La Cude se singularise par l'omniprésence des roseaux formant un cordon continu sur un périmètre de près d'un kilomètre et demi. Cette végétation est moins développée sur l'étang Gros où la ceinture est discontinue. La zone abrite tout un cortège de plantes typiques de ces milieux de transition entre terre et eau, dont certaines sont devenues rares, comme le lythrum pourpier, le souchet de Micheli et l'hottonie des marais. Les deux dernières bénéficient d'une protection sur le territoire régional. La gesse sans vrille, espèce messicole (liée aux cultures), est également en régression.

 

Composante du réseau des étangs bressans, cette zone est attractive pour l'avifaune. De nombreux oiseaux paludicoles trouvent dans les roselières de l'étang La Cude des sites de reproduction adaptés : le râle d'eau, le fuligule milouin ou encore la rousserolle turdoïde et surtout le blongios nain, le plus petit des hérons français, en régression alarmante. Le héron pourpré et le bihoreau gris sont également inféodés à ces milieux. Parmi les amphibiens, la grenouille agile et la rainette verte, espèce arboricole, sont contactées sur le site. Toutes deux sont protégées en France. Le leste brun, libellule d'affinité méditerranéenne peu fréquente en Bresse, trouve dans les roselières bien ensoleillées son biotope idéal.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 22/06/92, 22/07/93, 17/04/81 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage naturel).

 

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique et par là même d'une bonne productivité. Ces milieux ayant été créés par l'homme, leur devenir est lié à une gestion active. Dans les étangs, le maintien d'une pisciculture extensive est à encourager. La pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, maintien de la baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique après la pêche favorise la minéralisation de la matière organique et le contrôle de l'extension de la végétation herbacée. Le maintien des essences de feuillus, l'absence de drainage ou d'assainissement permettent de préserver le niveau de diversité biologique qui caractérise les boisements périphériques.

 

Commentaires sur la délimitation
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