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DESCRIPTION
Dans le contexte du fossé d'effondrement de la Saône, à l'ouest du territoire de Fresne-Saint-Mamès, au lieu-dit le Mont, un ensemble de pelouses plus ou moins enfrichées s'étend sur les versants sud et ouest d'un coteau. Cette zone est remarquable à plus d'un titre, en particulier en raison de sa superficie importante et de sa situation géographique ; elle apparaît en effet isolée au milieu des plateaux cultivés. Cet intérêt est rehaussé par la proximité immédiate de la vallée de la Romaine. La limite sud de la zone s'appuie sur la route départementale D 13. Une gravière en eau est localisée en contrebas.
La pelouse du Mont est constituée pour l'essentiel de formations herbacées basses, plus ou moins buissonneuses, implantées sur un substrat de calcaires et calcaires marneux. Des affleurements rocailleux apparaissent localement. Anciennement, une partie de la zone était occupée par des parcours communaux. Des fruticées et des bosquets s'étendent surtout au nord. Ces différents faciès d'évolution témoignent d'une dynamique active de recolonisation de la chênaie-charmaie calcicole. La partie orientale est occupée par de petites pâtures mésophiles.
Les pelouses s'installent à la faveur de sols superficiels, voire squelettiques, à forte perméabilité, aux réserves en eau réduites et dont le degré nutritionnel est généralement faible, dans des sites bénéficiant d'un ensoleillement important. L'association représentée ici est de type mésoxérophile à brome dressé et fétuque de Léman. Les conditions contraignantes sélectionnent un cortège floristique typique, riche en espèces d'affinité méditerranéenne et incluant une plante protégée dans la région. Ces végétaux d'intérêt patrimonial, strictement inféodés à des milieux, se raréfient avec la régression de ces habitats.
La structure paysagère hétérogène, résultant de la juxtaposition de milieux à différents stades d'évolution, est à l'origine d'une diversité remarquable. Cette zone accueille ainsi une avifaune typique des faciès ouverts buissonnants : bruant proyer, alouette lulu, tarier pâtre et pie-grièche écorcheur. Une carrière abrite le petit gravelot ; ce limicole pond ses œufs au sol dans des terrains dégagés où cailloux et galets sont abondants. Le busard cendré, nicheur en périphérie, chasse régulièrement sur les pelouses.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09 et 22/06/92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les pelouses sèches sont des habitats relictuels en déclin à l'échelle de la France. Plusieurs types de menaces actives sont répertoriés sur ce site. D'une part, de nombreux aménagements ont été effectués pour l'accueil du public et les loisirs (ball-trap, parcours santé, tir à l'arc, sentier pédestre tracé au bulldozer). Compte tenu de la fragilité des sols des pelouses, il convient de canaliser la fréquentation et de sensibiliser les visiteurs. D'autre part, l'évolution de ces milieux semi-naturels en l'absence d'entretien tend vers l'enfrichement, ce qui témoigne d'une recolonisation forestière active. Ce processus est bien avancé sur ce site du Mont : l'abandon du pâturage se traduit au nord de la zone par une conquête de la fruticée sur des surfaces importantes et au sud par l'envahissement des pelouses par le brachypode penné, une graminée à fort pouvoir colonisateur. Dans les deux cas, les groupements typiques des pelouses disparaissent et la végétation tend à se banaliser.
Des travaux de restauration se révèlent donc nécessaires (débroussaillage avec exportation des produits de coupe) suivis par un entretien par fauche ou pâturage extensifs avec prise en compte de la sensibilité des sols superficiels. Une répartition en mosaïque d'habitats à différents stades d'évolution dynamique est le plus favorable à une biodiversité élevée.
Le périmètre couvre les habitats de pelouses calcaires et ses faciès d'évolution (ourlets, petits massifs forestiers). La limite sud s'appuie sur la RD 13.
