DESCRIPTION
Entre les vallées de la Saône et de l'Ognon, les Monts de Gy constituent la partie méridionale des plateaux centraux de Haute-Saône. Ces formations géologiques calcaires et marno-calcaires du Jurassique moyen à supérieur présentent de nombreuses formes karstiques tant superficielles que souterraines. Bien que la forêt de feuillus prédomine, les paysages sont néanmoins très diversifiés avec une mosaïque de pelouses sèches, friches, pâturages, cultures, vignes et vergers (particulièrement sur le rebord nord-ouest, autour de Gy). Les pelouses sèches, milieux relictuels et en fort déclin à l'échelle du pays, forment dans ce secteur un réseau sur une superficie totale d'environ 500 hectares.
A proximité d'Autoreille, le site est composé de deux entités, "Sur la Côte" et la "Côte Gaillard". La zone englobe les habitats présentant un faciès intermédiaire entre pelouse et prairie au lieu-dit " Sur la Côte ", en pente douce régulière selon un axe nord-est/sud-ouest. Ce vaste espace est entrecoupé d'un réseau bien développé de haies, ce qui lui confère un aspect bocager original. Des secteurs d'ourlets et de fruticées en mosaïque témoignent d'une dynamique d'enfrichement, qui reste toutefois modérée sur le site. Une ancienne carrière subsiste le long de la D 11. Les dalles rocheuses calcaires sont prédominantes au nord de la pelouse de la Côte Gaillard, située plus à l'est. La partie sud, quant à elle, est constituée d'une pelouse mésophile typique, au sein de laquelle des boisements se développent sous forme de haies perpendiculaires à la pente. Ces formations herbacées assez basses s'installent à la faveur de sols superficiels, voire squelettiques, à forte perméabilité, donc dépourvus de réserve en eau, dans des sites bénéficiant d'un fort ensoleillement. Ces conditions contraignantes induisent une grande richesse en espèces rares, strictement inféodées à ces milieux, dont certaines bénéficient de statuts de protection. Les deux secteurs sont majoritairement couverts de pelouses méso-xérophiles à brome dressé et fétuque de Léman, association en limite d'aire de répartition dans le secteur des Monts de Gy (d'où un intérêt biogéographique élevé) et de formations mésophiles typiques à brome dressé et trèfle blanc-jaunâtre sur sols un peu plus profonds. Le cytise couché, peu commun en Franche-Comté, se retrouve dans les ourlets.
Le caractère bocager contribue à une diversité avifaunistique intéressante : on rencontre ainsi l'alouette lulu et le torcol fourmilier (en déclin), ainsi que l'alouette des champs, les bruants jaune et proyer, le tarier des prés et la bondrée apivore. Ces sites offrent également une richesse élevée sur le plan entomologique. La présence de l'azuré des cytises et de l'hespérie des potentilles est à souligner : ces papillons de jour sont inféodés à ces habitats de prairies maigres et de pelouses abondamment fleuries.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09 et 22/06/92).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Le maintien d'un taux d'embroussaillement modéré sur une grande partie de l'espace doit être préconisé. Ainsi, la mise en place de mesures de gestion est à encourager. Des opérations de débroussaillage ponctuel et léger (avec exportation des produits de coupe), pourront être programmées si nécessaire (notamment vers la Côte Gaillard), afin d'éviter le cloisonnement fonctionnel des zones ouvertes. La structuration des lisières est également un paramètre à favoriser en lien avec la préservation et l'entretien du réseau de haies. Ce dernier apporte en effet une diversification de structure intéressante sur le plan écologique.
La conservation d'un maillage de pelouses sèches en réseau à l'échelle des Monts de Gy revêt une grande importance pour le maintien de la richesse écologique globale.