ZNIEFF 430020145
LE ROCHEROT ET LES ESSARTS MEMBREY

(n° régional : 44000008)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Aux confins de la Haute-Marne et de la Bourgogne, les plateaux calcaires occidentaux de la Haute-Saône sont soumis aux influences des régions limitrophes sur le plan biogéographique. Dans ce secteur au relief doux, les paysages agricoles ouverts sont entrecoupés de boisements étendus. Au nord du village de Leffond, un vaste ensemble s'étend sur un flanc de coteau orienté au sud. Cette zone regroupe des pelouses sèches et divers stades de recolonisation forestière, en limite avec des cultures, des plantations et un terrain de moto-cross.

 

Les pelouses constituent un type de végétation herbacée installé sur des sols généralement superficiels et dont le degré nutritionnel est plutôt faible, d'où leur dénomination de " prairies maigres ". On observe ici un bel ensemble de pelouses à différents stades d'évolution : groupements pionniers sur dalle à orpins, pelouses ouvertes typiques mésoxérophiles à brome dressé et fétuque de Léman ou mésophiles à brome dressé et sainfoin, ainsi que des fruticées mésophiles à prunellier et troène ou à coronille et cerisier de Sainte-Lucie (vers le bas des terrains), des ourlets forestiers et des boisements. Des pavements et dalles, résultant souvent d'anciennes carrières de blocs calcaires (laves), forment des pierriers à centranthe à feuilles étroites, plante dont la rareté en Haute-Saône mérite d'être signalée. Des prairies fauchées ou pâturées couvrent de petits secteurs tandis qu'une vaste partie de la zone est occupée par des hêtraies-chênaies calcicoles à neutrophiles. La présence de groupements végétaux peu répandus confère une grande originalité au secteur. Les conditions contraignantes sélectionnent un cortège floristique spécifique, qui comprend plusieurs plantes d'affinité méditerranéenne, comme la saxifrage granulée, protégée au plan régional.

 

Cette zone héberge également une faune riche, avec de nombreux oiseaux et reptiles typiques : lézard vert, alouette lulu, pie grièche écorcheur, engoulevent d'Europe. Au sein du remarquable cortège de papillons de jour (44 espèces recensées, soit près des 2/3 de la richesse franc-comtoise), il faut souligner la présence du damier de la succise, protégé en France et en régression en plaine, de l'azuré des cytises et de l'hespérie de la mauve qui recherchent la végétation rase des pelouses, ainsi que du grand nègre, inféodé aux ourlets et aux lisières. Ces trois espèces présentent une répartition localisée.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 22/06/92, 23/04/07 et 19/11/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les pelouses sèches sont des habitats relictuels en déclin à l'échelle de la France, dont l'évolution naturelle en l'absence d'intervention tend vers un enfrichement. Comme dans le voisinage immédiat (Haute-Marne), l'embroussaillement naturel et des plantations de pins menacent ce site de fermeture. Une répartition en mosaïque d'habitats à différents stades d'évolution dynamique et des lisières stratifiées sont les plus favorables à une biodiversité élevée.

Les actions prioritaires à engager sont les suivantes :

- le maintien du degré d'ouverture des pelouses non gagnées par la friche ;

- la restauration des secteurs enfrichés (mise en œuvre de travaux de débroussaillage afin d'obtenir une mosaïque de pelouses ponctuées de buissons et de quelques vieux arbres) ;

- la conduite d'un entretien régulier des pelouses par la suite ;

- le maintien et l'exploitation extensive des prairies de fauche ;

- la conservation en l'état des habitats rocheux.

Par ailleurs, un terrain de moto-cross a été aménagé sur d'anciennes pelouses.

Au vu de l'intérêt du site, la mise en place d'une mesure réglementaire de conservation associée à une gestion conservatoire se révèle donc impérative.

Commentaires sur la délimitation
Aucune information disponible