ZNIEFF 430020148
LES MIÉLLIÈRES, LES VIGNES DU HAUT ET LE BOIS DE LA MANCHE

(n° régional : 44000015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Aux confins de la Champagne et de la Bourgogne, ce secteur de Haute-Saône marque la transition avec les plateaux limitrophes de Haute-Marne. Juste à l’ouest de Vernois-sur-Mance, les Miellières occupent tout un flanc de coteau culminant à 320 mètres, orienté du nord-est au sud-est. La majeure partie de ce vaste ensemble dominant la vallée de la Mance est constituée de vergers d’arbres fruitiers entre lesquels s’intercalent des pâturages mésophiles et des prairies de fauche. Des boisements de type chênaie-charmaie sub-atlantique à stellaire, traités en taillis sous futaie, s’étendent sur la partie sommitale. Le contour s’appuie sur les routes, les chemins et la lisière forestière.

 

De tels agrosystèmes relativement extensifs et bien diversifiés deviennent de plus en plus rares : outre un bel attrait paysager, ils présentent un intérêt intrinsèque (de par l’agencement des habitats) et favorisent une biodiversité élevée.

 

Par nature, cette zone possède un fort degré d'anthropisation. Cependant, la structure hétérogène de ces milieux semi-naturels, associant des parcelles ouvertes exploitées de façon extensive entre lesquelles s’intercalent des milieux buissonnants et des formations arborées, des haies et des vergers, en fait un biotope favorable pour l'hébergement d'une avifaune diversifiée. De nombreux oiseaux devenus peu courants ou en déclin sont en effet mentionnés : torcol fourmilier, rouge-queue à front blanc, pie-grièche écorcheur, alouette lulu...

 

En outre, la forêt sommitale, assez âgée et contenant de gros bois, représente un habitat de prédilection pour le pic mar, inféodé aux vieilles chênaies. De plus, elle possède un intérêt botanique certain, puisqu’elle recèle une plante protégée dans la région.

 

Par ailleurs, la présence de deux mares artificielles apporte une diversification des habitats, rehaussant ainsi l’intérêt du site : ces points d’eau, utilisés par de nombreux oiseaux et mammifères, sont des lieux essentiels pour la reproduction des amphibiens (par exemple, la grenouille verte est recensée sur le site).

 

Enfin, les prairies de fauche peu intensifiées sont des biotopes privilégiés pour de nombreux insectes floricoles, notamment les papillons de jour.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09, 19/11/07 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Sur ce site, les pratiques de gestion traditionnelles ont contribué à créer des milieux particulièrement intéressants sur le plan écologique. Toutefois, leur pérennité est étroitement dépendante de celle des activités humaines ; la déprise agricole, se traduisant par l'abandon des pratiques pastorales et des vergers, peut entraîner la disparition d’un certain nombre d’espèces associées. Aussi, la poursuite de ces activités est-elle à encourager.

 

En l’absence d’entretien, la dynamique naturelle tend vers une recolonisation de la forêt, comme en témoigne la présence d’ourlets et fourrés en lisière. Si le maintien d’un espace de transition progressif est intéressant sur le plan écologique, il faut veiller à limiter la progression des ligneux et des buissons. Au contraire, l’intensification des pratiques, et notamment l’enrichissement des prairies, est défavorable à la diversité floristique et entraîne une banalisation. En tout état de cause, le maintien de la vocation prairiale apparaît indispensable (les cultures intensives sont bien implantées sur le plateau attenant).

 

Enfin, il importe d’être vigilant quant à la préservation des mares, caractérisées par une grande fragilité. Victimes de la modernisation de l’agriculture, de l’urbanisation croissante, d’un certain désintérêt ou d’a priori négatifs, nombre de ces plans d’eau subissent des atteintes et disparaissent et, avec eux, de nombreuses espèces.

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