ZNIEFF 430020155
FORÊTS DE L'ETANG POTHELET

(n° regional: 44184002)

General comments

Description

La plaine de Saône en amont de Gray est une région plutôt déprimée, au relief mollement vallonné. Au sein du massif forestier de Belle Vaivre, la zone des forêts de l’étang Pothelet constitue un vaste ensemble très humide englobant plusieurs talwegs. Le périmètre correspond au bassin versant alimentant ce plan d’eau (ce dernier en est lui-même exclu).

Cette portion de la vallée de la Saône repose sur des assises calcaires recouvertes d’alluvions, sous forme de terrasses. Ces dépôts d’origine vosgienne sont plutôt siliceux et acides : de nature argilo-limoneuse et parsemés de galets, ils constituent un substrat relativement imperméable. Les sols sont donc gorgés d’eau une grande partie de l’année, soit du fait d’un défaut de drainage (dépression), soit en raison d’apports constants (source, suintements). Dans ces conditions particulières, les groupements rencontrés se répartissent selon le degré d’hydromorphie des sols et la périodicité d’engorgement. Diverses formations forestières d’intérêt communautaire ou régional, humides ou marécageuses, se côtoient ainsi sur ce secteur. Selon les conditions édaphiques, plusieurs types d’aulnaies-frênaies se différencient : on distingue des faciès à laîche paniculée, à nivéole, à dorine à feuilles opposées et cardamine ou encore d’autres plus particulièrement liés aux sources suintantes. Ces formations rivulaires s’étendent sur des banquettes alluviales jusqu’aux sources des ruisseaux à cours lent. Bien qu’ils soient assez fréquents en plaine, ces habitats linéaires sont toujours peu étendus. Sur des sols méso à oligotrophes gorgés d’eau en permanence se développent des aulnaies marécageuses ; ces formations sont rares et toujours ponctuelles ou linéaires. La chênaie pédonculée à molinie, quant à elle, occupe des dépressions sur sol acide hydromorphe. Enfin, la chênaie-charmaie à stellaire, à tendance subatlantique, est liée aux situations fraîches.

Bien qu’elle soit peu diversifiée, la flore associée à ces formations est dominée par des espèces très intéressantes, adaptées aux contraintes d’engorgement. L’exemple type en est l’osmonde royale, protégée en Franche-Comté. Cette grande et belle fougère aux affinités atlantiques est très rare dans l’est de la France. Elle affectionne les terrains humides et acides. Ce secteur de la vallée de la Saône constitue l’un des pôles régionaux de répartition de cette espèce, en continuité avec les localités périvosgiennes, des massifs de la Serre, de la forêt de Chaux et de la Bresse. Ces boisements sont également le refuge de deux bryophytes rares inféodées à des conditions d’humidité permanente : le dicrane vert (mousse strictement corticole se développant surtout dans de vieilles forêts caducifoliées) et Pallavicinia lyellii (hépatique vulnérable).

Ce type de milieu, comprenant de nombreux points d’eau en marge des ruisseaux, revêt un grand intérêt pour les amphibiens. Ces espèces nécessitent en effet des habitats aquatiques pour leur reproduction et utilisent les boisements lors de leur phase de vie terrestre.

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 22/06/92 et 19/11/07).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ces milieux forestiers humides remplissent des fonctions de régulation hydraulique à une large échelle. La réalisation de travaux (drainage notamment) constitue la menace potentielle principale : il en résulterait un remplacement des groupements humides et des espèces remarquables par des associations plus banales.

De plus, la présence de l’osmonde royale doit impérativement être prise en compte dans le cadre des pratiques sylvicoles. La conservation des bryophytes patrimoniales passe également par le maintien de vieux bois et une gestion évitant des coupes forestières trop drastiques.

Comments on the delimitation
No information available