DESCRIPTION
Entre les vallées de la Saône et de l'Ognon, les Monts de Gy constituent la partie méridionale des plateaux centraux de Haute-Saône. Ces formations géologiques calcaires et marno-calcaires du Jurassique moyen à supérieur présentent de nombreuses formes karstiques tant superficielles que souterraines. Bien que la forêt de feuillus prédomine, les paysages sont néanmoins très diversifiés avec une mosaïque de pelouses sèches, friches, pâturages, cultures, vignes et vergers (particulièrement sur le rebord nord-ouest, autour de Gy).
Les pelouses des Baudiches et du Chatoyenot occupent les coteaux dominant Courcuire orientés, à l'ouest et à l'est. Celle du Chatoyenot se trouve en contact avec des fruticées, un bois et des cultures. Des groupements de pelouse mésoxérophile s'étendent dans la partie centrale tandis que les secteurs sud et nord-ouest sont nettement plus enfrichés. Ce site se caractérise toutefois par un faible taux d'embuissonnement global. Par leur activité, les sangliers entretiennent des zones pionnières (pelouses écorchées et dalles) sur une superficie importante. Le site des Baudiches est largement intensifié : une prairie grasse occupe la partie nord, tandis qu'une grande parcelle a été mise en culture au sud. Entre les deux, subsiste une large bande de pelouses relictuelles très enfrichées.
Les pelouses, formations herbacées assez basses, s'installent à la faveur de sols superficiels, voire squelettiques, à forte perméabilité, donc dépourvus de réserve en eau, dans des sites bénéficiant d'un fort ensoleillement. Ces contraintes induisent une grande richesse en plantes rares, strictement inféodées à ces milieux. Le Chatoyenot se révèle plus riche que les Baudiches mais ces deux secteurs sont complémentaires et connectés. Ils abritent ainsi des espèces remarquables comme la saxifrage granulée, protégée en Franche-Comté (dont cette localité constitue l'unique station des Monts de Gy), et le myosotis strict, observé dans les groupements pionniers. Ces deux espèces plutôt acidiclines témoignent de l'existence de zones de décalcification.
La faune associée à ces habitats est également typique. La pie-grièche écorcheur affectionne ces milieux ouverts buissonnants riches en insectes. En lien avec les vastes superficies de pelouse, le cortège de papillons de jour se révèle intéressant. L'azuré du serpolet, mentionné en 1999 (non revu depuis) confère à ce site un intérêt écologique majeur car il s'agit d'une des deux seules stations récentes des Monts de Gy pour cette espèce protégée en France et menacée suite à la régression de ses habitats d'élection. Le site présente toujours des conditions favorables à son maintien. La présence de l'hespérie de la mauve et de l'azuré des cytises, typiques des prairies maigres abondamment fleuries et des pelouses, est également à souligner. Pour les papillons de nuit, il faut citer la zygène du sainfoin, localisée en plaine.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 22/06/92 et 23/04/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
A l'échelle des Monts de Gy, ces pelouses s'intègrent dans un réseau écologique indispensable au maintien de la biodiversité globale ; la conservation d'un tel maillage de pelouses dans le secteur revêt une grande importance pour le maintien de la richesse faunistique et floristique.
La partie Ouest a subi de fortes dégradations dues à l'intensification des pratiques agricoles et à l'utilisation d'une partie comme piste de moto-cross. De ce fait, elle est parcourue par de larges chemins décapés (terre à nu) et subit une rudéralisation et une colonisation dynamique et vigoureuse par des ronces en nappes, de grandes plages d'orties. La végétation typique des pelouses ne s'y retrouve que sous forme de lambeaux très réduits.
La partie Est est composée d'une petite zone de pelouse assez dense en voie d'enfrichement et une vaste parcelle sur sol superficiel exploitée par fauche, les 2 étant séparées par uen zone fermée (fruiticée, jeune boisement). En l'absence de gestion, l'évolution naturelles de la petite zone enfrichée conduira progressivement à sa fermeture et à une réduction spatiale des habitats.
La ZNIEFF intègre les habitats ouverts et semi-ouverts liés aux pelouses calcaires (ourlets, pelouses, dalles, lisières avec les boisements et les cultures). Les lisières ont été intégrées pour respecter les habitats de la faune et la présence de certaines espèces (Myosotis discolor en lisière cultures-ourlets-fruticées).