ZNIEFF 430020160
BASSE VALLÉE DU DURGEON

(n° régional : 44000022)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Le Durgeon est un affluent exclusivement haut-saônois de la Saône. Sa vallée, d’abord étroite, se développe plus largement à partir de Vesoul. La zone considérée englobe la basse vallée du cours d’eau, de l’aval du lac de Vaivre jusqu’à Chemilly, où se situe la confluence en rive gauche de la Saône (soit un tronçon d’une dizaine de kilomètres d’orientation est-ouest). Cette rivière au débit abondant, de type pluvial, présente des fluctuations saisonnières marquées.

 

La partie basse de la vallée se compose d’un ensemble de prairies plus ou moins inondables et soumises aux fluctuations de la nappe alluviale. Le Durgeon reste relativement peu artificialisé dans ce secteur ; il conserve donc un espace de liberté dans le lit majeur, formant des bras morts dont l’eau n’est renouvelée qu’épisodiquement lors des inondations. Les herbiers sont bien développés. Toutes ces caractéristiques en font des milieux très favorables aux batraciens, parmi lesquels le triton crêté, rare et d’intérêt européen. A proximité du village de Pontcey, un secteur concentre une très forte migration d’amphibiens qui cherchent à rejoindre leurs lieux de reproduction ; selon les années, de 6 000 à 9 000 crapauds, grenouilles et tritons y sont dénombrés.

 

Les groupements prairiaux se répartissent selon la microtopographie et le mode d’exploitation (fauche ou pâturage) ; en l’absence d’entretien, ils évoluent vers des formations humides à hautes herbes (mégaphorbiaie). Au nord de Boursières, des aulnaies-frênaies riveraines sont bien développées.

 

En aval du lac de Vaivre, la qualité des eaux est mauvaise (classe 3). Cela s’explique par la nature du bassin versant, à la fois rural et industrialisé, où le traitement des eaux usées reste insuffisant. Au droit de Pontcey, l’impact est encore marqué. Toutefois, comme la végétation aquatique envahissante favorise les processus d’auto-épuration naturelle du Durgeon, ce dernier retrouve peu à peu une qualité générale conforme à l’objectif prescrit (classe 2). Ainsi, le peuplement piscicole est intéressant, avec la présence du blageon et de la bouvière, deux espèces d’intérêt européen. Les dépressions annexes longuement inondables sont favorables à la reproduction du brochet.

 

L’axe de la vallée est utilisé par une avifaune migratrice. De plus, la structure du paysage (prairies bordées de haies) est propice à la nidification d’oiseaux prioritaires en Franche-Comté, rares et en régression comme le tarier des prés et le courlis cendré. Par contre, la pie-grièche à tête rousse n'a pas été revue récemment. Pour les insectes, on note la présence de l’agrion de Mercure, libellule protégée en France, inféodée aux petits cours d’eau bien végétalisés et ensoleillés.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 8/12/88, 23/04/07, 19/11/07 et 29/10/09).

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Il est important d’assurer la conservation des prairies, des éléments structurants du paysage (haies) et des annexes alluviales. Toute opération pouvant perturber l’hydrologie (drainage, comblement) est à proscrire. La poursuite d’une exploitation agricole par fauche ou pâturage est à encourager, par le biais de mesures financières incitatives, par exemple. La restauration de la qualité des eaux du Durgeon était un objectif prioritaire du premier contrat de rivière, signé en 2000 ; un second est en cours (2010-2015).

 

La vallée est longée par un axe routier. A l’initiative de la LPO Franche-Comté, des barrières d’interception sont posées à Pontcey depuis 1997 en période de migration prénuptiale des amphibiens afin d’éviter une mortalité massive due à la circulation routière.

 

Outre sa valeur propre, cette vallée revêt un intérêt majeur en tant que corridor écologique entre deux grandes zones humides alluviales (lac de Vaivre et vallée de la Saône). Sa conservation est donc un enjeu capital.

Commentaires sur la délimitation
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