ZNIEFF 430020166
GROTTE DU CAPTIOT

(n° régional : 44158015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Région karstique par excellence, la Franche-Comté est très riche en habitats souterrains. Qu'ils soient grottes naturelles, anciennes mines ou zones de fissure du karst, les habitats souterrains présentent toujours les mêmes caractéristiques : obscurité d'où l'absence de photopériode, variations de température atténuées, hygrométrie proche de la saturation et disponibilité alimentaire limitée.

 

L'intérêt patrimonial des habitats souterrains réside surtout dans leur faune extrêmement originale et spécialisée. Le groupe zoologique le mieux connu est celui des chauves-souris pour lequel 28 espèces sont dénombrées en Franche-Comté la plaçant ainsi parmi les régions les plus riches de France (33 espèces). Cette richesse s'explique par la situation de notre région placée à la confluence de différents climats (continental, océanique et méditerranéen). Toutes les espèces ne sont pas cavernicoles, mais un certain nombre passent une partie ou la totalité de leur cycle biologique sous terre : hibernation, reproduction ou transit. Pour plusieurs d'entre elles, la période estivale, correspondant à la mise bas des femelles, se déroule dans des sites artificiels (bâti) ou arboricoles (décollements d'écorces, trous de pics).

 

 

 

Les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations d'insectes et ce sont les biotopes de transition qui assurent les meilleurs garde-manger : haies, cours d'eau, zones humides, lisières forestières et forêts. Il s'ensuit généralement des changements de sites, constants et étroitement liés au rythme biologique. Les distances entre ces gîtes sont variables : de 200 kilomètres pour le minioptère de Schreibers, elles n'excèdent pas 5 à 10 kilomètres pour le petit rhinolophe. Une fidélité aux gîtes d'hiver et de mise bas est généralement constatée pour plusieurs espèces.

 

 

 

La grotte du Captiot s'ouvre au fond d'une doline. Constituée d'une galerie principale d'une longueur de l'ordre du kilomètre, elle présente de nombreux ressauts et est parcourue, depuis l'entrée, par une rivière qui se perd dans la cavité. Cette grotte est fréquentée par les chauves souris, principalement en période hivernale et uniquement sur les 150 premiers mètres c'est à dire jusqu'aux premières étroitures. Accueillant 7 espèces différentes (grand murin, grand rhinolophe, plusieurs vespertilions...), ce sont environ 120 individus, toutes espèces confondues, qui hibernent là. Les effectifs de grand rhinolophe sont dominants (50 à 100 individus) mais fluctuant, selon les années, en liaison avec la proche grotte de la Baume noire. Ce site est d'intérêt régional (indice chiroptérologique de 32).

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

La grotte du Captiot n'est pas protégée réglementairement. Toutefois, l'arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l'altération des sites de reproduction ou des aires de repos.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

La grotte du Captiot est particulièrement vulnérable de septembre à fin mars, période durant laquelle un maximum de tranquillité est requis. Au vu des difficultés d'accès (gouffre d'une dizaine de mètres), la fréquentation de ce site est liée aux activités spéléologiques. Au regard de l'évolution actuelle de la fréquentation du site en période hivernale et de la sensibilisation des clubs spéléologiques du secteur, la protection réglementaire n'est pas nécessaire en l'état. Aux intersaisons, les territoires de chasse prospectés sont encore mal connus et doivent être étudiés avant tout projet d'aménagement majeur. Une surveillance de l'état des populations de ce site doit être maintenu afin de réagir rapidement en cas d'effondrement des populations présentes.

 

 

 

 

Commentaires sur la délimitation

Le contour de la zone est limité au secteur d'entrée de la cavité.