ZNIEFF 430020174
RIVE DROITE DU DOUBS A LAISSEY ET DELUZ

(n° régional : 31207013)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Entre Hyèvre-Paroisse et Deluz, l'incrustation du Doubs dans le faisceau bisontin rend le relief presque montagneux, avec des crêts, des monts et des cluses. Du Bois du Charbonnier au Mont Devin, l'anticlinal d'Aigremont forme un superbe ensemble écologique et paysager, résultant de déformations et d'érosions. Ces phénomènes ont notamment contribué à déblayer les calcaires du Jurassique moyen au profit des marnes du Lias, donnant naissance par endroit à des loupes de glissement.

 

La topographie tourmentée de ce secteur s'accompagne d'une extension remarquable de la forêt, déclinée en de nombreux types compte tenu de la diversité des mésoclimats. La forte représentation des expositions chaudes favorise les groupements thermophiles, tels que la chênaie pubescente qui présente ici un développement exceptionnel, la chênaie-charmaie mésoxérophile calcicole, la hêtraie calcicole à if sur les pentes caillouteuses ou encore la tillaie à érable à feuilles d'obier sur les blocs instables. A l'opposé, l'ambiance froide et humide des faces nord et la forte charge caillouteuse des pentes offrent à la hêtraie à dentaire et à la hêtraie à tilleul des conditions propices. Les stations plus mésophiles accueillent quant à elles la hêtraie-chênaie à aspérule, supportant des situations assez variées. Outre leur intérêt communautaire ou régional, toutes ces formations constituent un refuge pour de nombreuses espèces. L'inaccessibilité des pentes les plus fortes favorise en effet la conservation d'arbres morts pour des communautés animales et végétales étroitement liées à cette ressource, beaucoup plus rare dans les forêts exploitées, et offre des zones de quiétude aux mammifères forestiers.

 

Au sein de ces versants forestiers, de petites surfaces ouvertes se maintiennent à la faveur de conditions extrêmes. Il s'agit des formations des cônes d'éboulis mobiles, variant des associations hygrosciaphiles, bordées d'une fruticée à sureau noir, aux associations thermophiles, entourées de fruticée à tamier. En surplomb, les anfractuosités des parois sont investies par une végétation spécialisée. Le bois-joli des Alpes, protégé en Franche-Comté, anime au printemps les falaises de ses fleurs blanches. Le faucon pèlerin et le grand-duc d'Europe utilisent vires rocheuses pour nicher. Enfin, certains rebords de corniche sont garnis de la pelouse xérophile à œillet de Grenoble et fétuque des rochers, d'un grand intérêt patrimonial. Localement, ce gazon ras et épars est imbriqué avec la pelouse xérophile à anthyllide des montagnes et laîche humble, peu typique dans cette partie septentrionale de son aire de répartition.

 

A la différence de ces pelouses climaciques de rebord de corniche, les pelouses mésoxérophiles à mésophiles ne peuvent se maintenir que grâce à des pratiques agricoles extensives. Le plus bel exemple est la vaste pelouse à brome et phalangère du Dafois à Deluz, pénétrée d'ourlet thermophile à géranium sanguin et de fruticée thermophile à coronille arbrisseau. Dans le contexte de la vallée du Doubs, la richesse en papillons diurnes est élevée, six espèces déterminantes se détachant de ce cortège.

Cet espace abrite aussi d'anciennes mines très appréciées comme gite par les chauves souris de diverses espèces en période hivernale (18 espèces différentes) mais aussi en transit et en période de reproduction (2 espèces différentes). Avec des indices chiroptérologiques de 88 pour l'une et 116 pour l'autre, ces mines sont d'intérêt national et international.

 

STATUT DE PROTECTION

Les falaises sont protégées par un arrêté préfectoral en vue de la sauvegarde de l'avifaune rupestre ; les anciennes mines font elles aussi l'objet d'un arrêté préfectoral de protection du biotope interdisant leur accès. En outre, la présence de plantes, de mammifères et d'insectes protégés par les arrêtés des 22.06.92, 23.04.07 et 6.05.07 assure une protection du milieu, tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu étant interdit.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

La gestion conservatoire de ce site consiste à poursuivre une fauche régulière des pelouses du Dafois, en veillant à exporter la végétation coupée et à maintenir un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars. Par ailleurs, l'exploitation forestière doit être respectueuse de la très haute valeur patrimoniale des groupements en place. Notons que la spécificité de ces forêts plaide en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements à faible potentialité.

Les mines sont vulnérables en toute saison et la tranquillité est donc requise en permanence. En même temps, la préservation des habitats de chasse des chauves souris en période estivale est indispensable à la survie de ces colonies.

Commentaires sur la délimitation
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