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DESCRIPTION
Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.
Juste au nord de Dramelay, sur un coteau peu marqué, un secteur de pelouse sèche s’insère au lieu-dit les Echaillis, entre une forêt et une prairie pâturée, à proximité de cultures. La délimitation s’appuie au nord et à l’est sur des haies. En dépit de son caractère relictuel et de son léger état d’enfrichement, cette zone à l’aspect bocager revêt une grande valeur à différents titres.
D’une part, sa qualité biologique est marquée par la présence de l’aster amelle, plante protégée au plan national. Globalement rare en Franche-Comté, cette espèce est assez répandue dans le sud du Jura, qui constitue son principal pôle de répartition dans la région. Cette belle astéracée se trouve dans les pelouses calcicoles ou marnicoles, les clairières ou lisières forestières, où elle caractérise les ourlets thermophiles externes.
De plus, ce site revêt un intérêt patrimonial majeur sur le plan entomologique : il s’agit en effet d’une station d’azuré de la croisette. Ce papillon de jour est inféodé à la présence de la plante-hôte de ses chenilles, la gentiane croisette, qui peut se trouver dans les prairies maigres et pelouses mésophiles. Au cours du cycle, cet insecte entretient également un lien exclusif avec une espèce particulière de fourmi. Cet azuré protégé au plan national est en régression sur l'ensemble de son domaine biogéographique. En France, il se maintient surtout dans la moitié est du pays ; en Franche-Comté, ses populations sont surtout localisées dans le département du Jura, notamment au sud de Lons-le-Saunier. Du fait de la forte responsabilité régionale, cette espèce fait l’objet d’un programme de conservation.
Compte tenu de la taille modeste de ce site, le cortège de papillons apparaît bien diversifié avec 12 espèces. Il comprend également la virgule, espèce des prairies maigres et des pelouses sur sol calcaire.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, la présence d’une plante et d’un insecte protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82 et 23/04/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
D’une manière générale, les pelouses sèches sont des milieux relictuels et en régression. A l'heure actuelle, l'état de conservation de la pelouse des Echaillis paraît satisfaisant, avec un degré d'embuissonnement évalué à moins de 20 %. Cependant, l'évolution naturelle de la végétation se traduit par une recolonisation par les ligneux, pouvant conduire à terme à la fermeture du milieu. C’est la principale menace pesant sur ce site. Ce processus serait susceptible d'entraîner la disparition de l'azuré de la croisette suite à celle de sa plante hôte. Il convient donc de prendre des mesures de gestion appropriées : une surveillance régulière du secteur permettra de décider de l’opportunité d’interventions de débroussaillage, le cas échéant. Une pelouse ponctuée de buissons et des lisières structurées de façon hétérogène s’avèrent les plus favorables à une biodiversité élevée.
La proximité d'une zone cultivée constitue une menace potentielle pour cette parcelle de surface réduite ; en effet, ces milieux sont très sensibles à toute fertilisation, laquelle entraîne une banalisation des espèces.
Outre l’intérêt propre qu’elle présente, la pelouse des Echaillis fait partie intégrante d’un réseau favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles à l’échelle de la Petite Montagne et joue à ce titre un rôle de corridor écologique.
