ZNIEFF 430020183
AUX ESSARTS ET COMBE DU SIRIER

(n° régional : 04890045)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Au sud du département du Jura, la région naturelle de la Petite Montagne se situe entre la plaine de Bresse et le cours de l’Ain. Ce territoire est ainsi dénommé d’après la fréquence des reliefs tourmentés. La structure géologique est constituée de trois faisceaux associés à deux étroites bandes de plateaux, ce qui se traduit par une alternance de crêtes et de dépressions orientées globalement nord-sud.

Au nord et à l’est du hameau de Villeneuve, un complexe de pelouses mésoxérophiles pâturées plus ou moins enfrichées est composé de deux entités : la partie ouest (aux Essarts) se caractérise par des pelouses très enfrichées (taux d’embuissonnement de 50 %), colonisées par des bosquets d’arbres en position pionnière (surtout des bouleaux). A l’est, la Combe du Sirier comprend une mosaïque mêlant des plages de pelouse haute, des zones de fruticée à buissons épineux et à buis et des ourlets thermophiles (taux de fermeture limité à 15 %). Des affleurements rocheux localisés apportent une diversification des habitats. Ils sont colonisés par des formations pionnières à orpins. Sur un substrat calcaire du Jurassique supérieur (Rauracien et Séquanien), les groupements de pelouse relèvent d’une association acidicline à danthonie retombante et brachypode penné, ce qui témoigne de phénomènes de décalcification. Ces milieux sont soumis à des contraintes particulières (sols superficiels à squelettiques, relative pauvreté en éléments nutritifs et réserves en eau limitées, ensoleillement important), ce qui entraîne la sélection d’un cortège floristique typique, comprenant de nombreux éléments d’affinité méditerranéenne. De ce fait, ces habitats sont reconnus d'intérêt communautaire.

En outre, ce secteur se distingue par sa valeur sur le plan entomologique. En effet, quatre papillons de jour d'intérêt patrimonial sont recensés. L'azuré de la croisette est protégé au plan national et sa priorité de conservation en France est très forte. Régionalement, ses populations sont surtout cantonnées aux secteurs du sud du Jura et du bassin du Drugeon (25). Cependant, les effectifs relevés dans la combe du Sirier sont faibles (un individu observé en 2001) en comparaison de ceux observés dans d'autres secteurs similaires en Petite Montagne. La bacchante est également protégée et très menacée ; ce papillon est particulièrement lié aux zones ensoleillées riches en graminées sous un couvert lâche de ligneux (prés-bois, haies, lisières...) et est essentiellement établi dans le secteur jurassien en Franche-Comté. La thécla du prunier et le moiré franconien, dont la répartition est localisée, sont aussi mentionnés.

STATUT DE PROTECTION

Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Petite Montagne du Jura ». En outre, la présence d’insectes protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 23/04/07).

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

D’une manière générale, les pelouses sont des milieux semi-naturels relictuels et en régression. La principale menace pesant sur ces habitats est liée à l’abandon, ce qui se traduit par une recolonisation par les ligneux. C’est le cas sur ce site, fortement embuissonné par endroits. Le pâturage encore pratiqué actuellement est favorable, mais ne semble pas suffisant à lui seul pour limiter l'envahissement par les ligneux. Ainsi, des travaux complémentaires de réouverture seraient à entreprendre rapidement sur les secteurs les plus envahis (aux Essarts notamment), afin de permettre le maintien des espèces liées aux zones ouvertes. Il convient toutefois de trouver un équilibre, en accordant une attention particulière aux zones de lisières et en conservant des buissons (notamment de prunelliers), de manière à ne pas porter atteinte aux populations de bacchante et de thécla du prunier.

Outre son intérêt propre, cette pelouse fait également partie d’un réseau écologique favorable à des échanges entre populations d’espèces calcicoles et thermophiles.

Commentaires sur la délimitation
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