ZNIEFF 430020194
ANCIEN CHATEAU D'AMANGE

(n° regional: 14000114)

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Description

 

Sous nos latitudes, la cohabitation entre les chauves-souris et l'homme s'est amorcée depuis quelques centaines de milliers d'années. Durant les périodes glaciaires, cependant, les chauves-souris ont été contraintes de migrer au sud à la recherche de conditions plus clémentes. Ce n'est qu'avec le réchauffement climatique intervenu 6000 ans avant notre ère que leur peuplement est devenu assez semblable à ce qu'il est actuellement. Toutefois, la forêt était alors prédominante et les espèces forestières majoritaires. La sédentarisation de l'homme et le développement de l'élevage se sont progressivement traduits par une expansion des paysages semi-ouverts dont ont profité d'autres espèces. En parallèle, le développement des constructions et l'urbanisation ont favorisé les chauves-souris thermophiles qui utilisent les bâtiments comme gîte de mise-bas en été.

 

Du fait de leur cycle de vie, les chauves-souris nécessitent plusieurs types d'habitats au cours de l'année : des gîtes pour l'hibernation, d'autres pour la mise-bas estivale, mais aussi des sites intermédiaires et des terrains de chasse, reliés par des axes de transit. Les changements de gîtes sont généralement constants d'une saison à l'autre et la plupart des espèces montrent une grande fidélité aux gîtes d'hiver et de mise-bas.

 

En bordure du massif forestier de la Serre, à Amange, l'ancien château abrite une colonie de chauves-souris en période estivale. Selon les années, les effectifs oscillent entre 50-150 Grands rhinolophes et 50-160 Vespertilions à oreilles échancrées : les femelles utilisent ce gîte pour mettre bas et élever leur unique jeune. Ces deux espèces, qui forment souvent des colonies mixtes, figurent parmi les plus menacées en France. Ce site se révèle d'une grande valeur : outre son intérêt propre, de niveau départemental, il présente des liens fonctionnels avec des lieux d'hivernage majeurs situés à Malange (3 km) et surtout Ougney-Vitreux (11 km).

 

Autour du village, les terrains de chasse changent régulièrement au cours de l'année en fonction des concentrations en insectes. Au final, les biotopes de transition assurent les meilleures sources de nourriture : haies riveraines, cours d'eau, zones humides, mais aussi lisières forestières et forêts. Les paysages semi-ouverts (pâturages, vergers) situés dans un rayon de 2 à 4 kilomètres autour du gîte constituent les territoires de chasse privilégiés du Grand rhinolophe. Il longe préférentiellement des corridors boisés pour les rejoindre. Son régime alimentaire, composé d’insectes de taille moyenne à grande, comprend une grande part de coprophages. Le Vespertilion à oreilles échancrées, quant à lui, prospecte le feuillage des arbres des forêts et des bocages, à la recherche des araignées et des mouches qui constituent l'essentiel de son alimentation. Son territoire est assez vaste (jusqu'à 10 kilomètres autour de son gîte). La présence d’eau et de zones humides semble essentielle à sa survie.

 

Statut de protection

 

Ce bâtiment n'est pas protégé réglementairement. Toutefois, l'arrêté ministériel du 23/04/07 assure une protection stricte des chauves-souris et interdit la destruction ou l'altération des sites de reproduction ou des aires de repos.

 

Objectifs de préservation

 

La tranquillité des colonies doit être assurée en période estivale, durant laquelle les individus sont vulnérables (juin à août). De plus, la fermeture des accès des gîtes, les travaux sur les toitures, le traitement des charpentes ou l'éclairage de l'édifice constituent d'autres menaces pour la pérennité des colonies.

 

En outre, la préservation de territoires de chasse riches en insectes est essentielle. La disparition des prairies, l'arasement des haies et ripisylves, l'assèchement des zones humides, l'utilisation de pesticides et d'avermectines sont autant de causes supplémentaires de disparition des colonies de reproduction. En particulier, les traitements vermifuges des bovins à base d'avermectines doivent être strictement encadrés : dans les déjections, l'action létale de ces molécules sur les insectes coprophages se prolonge durant plusieurs semaines.

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