ZNIEFF 430020213
VALLÉE DU RHÔME

(n° régional : 35000029)

Commentaires généraux

La Retombée des Vosges est une région naturelle constituée d'un ensemble de massifs primaires, aux reliefs vigoureux, profondément entaillés par un réseau hydrographique dense. Sur ce territoire, les vallées reposent sur d'abondantes moraines glaciaires qui induisent, à l'instar de la vallée du Rhôme, une imperméabilité favorable à l'expression de groupement végétaux humides.

 

Cette vallée alluviale constitue un très bel ensemble de forêts hygrophiles et de prairies humides. D'une manière générale, les prairies naturelles inondables sont des milieux remarquables du fait des fonctions remplies dans le cycle de l'eau et de leur capacité à héberger des espèces particulières. En complément de leur gradient d'hydromorphie, les différents types de prairies sont nettement caractérisés par la nature des pratiques agricoles exercées. À l'heure actuelle, ces systèmes sont particulièrement menacés en France par les modifications des usages agricoles qui tendent à délaisser les pratiques agro-pastorales traditionnelles au profit de prairies temporaires, cultures, friches ou plantations auxquelles s'ajoute la menace du drainage. Dans cette partie de la vallée du Rhôme, l'agriculture traditionnelle encore active et la faible pression humaine ont permis le maintien d'une végétation naturelle conférant au site une valeur floristique remarquable. A côté des prairies mésophiles et des prairies humides mésotrophes, on notera ainsi la présence de deux types de prairies de fauche : la prairie humide à jonc congloméré et scorzonère humble, liée aux sols organiques humides et acidifiés et s'asséchant l'été en surface, et la prairie à jonc acutiflore et molinie, liée aux sols très organiques voire paratourbeux, cantonnée dans le département au piémont vosgien. Enfin, certains secteurs alluviaux montrent des forêts du type aulnaie marécageuse ou aulnaie-frênaie. L'un des plus beaux exemples demeure celle de l'étang des Rouilleneux qui a un aspect de vieille forêt particulièrement riche en arbres morts.

 

Il convient de souligner la bonne qualité des eaux du Rhôme, notamment suite à d'efficaces opérations de réhabilitation. Dans sa partie inférieure, il abrite, à côté du brochet et des cyprinidés, des espèces plus rares comme la loche d'étang, la lamproie de Planer, un vertébré primitif au corps serpentiforme qui apprécie les petites rivières à cours lent avec des zones sableuses. Ces deux dernières espèces, protégées en France, sont reconnues comme d'intérêt communautaire. La partie supérieure est également riche d'espèces peu communes, le chabot et la truite fario. De même, les peuplements d'insectes liés à l'eau, comme les odonates, sont remarquables. Le cincle plongeur y assure aussi sa reproduction. Concernant la faune terrestre, la gestion extensive des prairies et forêts favorise le maintien d'un cortège riche et diversifié de papillons de jour avec la présence du damier de la succise mais également d'oiseaux avec notamment la pie-grièche écorcheur.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plantes, insectes et poissons protégés citées dans les arrêtés des 22.06.92, 19.11.07 et 8.12.88 assurent indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

L'intensification des pratiques agricoles constitue la principale menace concernant cette zone ; elle ne s'observe actuellement qu'au travers de quelques fossés de drainage non entretenus. D'autres atteintes sont à mentionner : une décharge importante au bord de l'aulnaie marécageuse située aux Fauchées, à quelques dizaines de mètres du Combois, ainsi que le creusement ponctuel d'étangs. Les mesures de gestion à mettre en œuvre concernent :

- le maintien des activités agricoles actuelles favorable à la conservation des prairies de qualité (limitation des intrants, retard de fauche, absence de drainage des sols) ;

- la conservation en l'état des forêts en réduisant au minimum l'exploitation des bois ;

- la limitation stricte du creusement d'étangs ;

- le maintien de la qualité des eaux et des habitats aquatiques ;

- l'interdiction de toute construction.

 

Commentaires sur la délimitation
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