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Description
Le massif forestier dit « Le Vay de Bray» est situé au nord-est de la Haute-Saône, dans la zone de confluence des systèmes du Breuchin et de l’Ognon, à une altitude voisine de 300 mètres. Intégré en totalité dans la région naturelle de la Dépression périvosgienne, vaste « cuvette » correspondant aux épanchements les plus avancés des cônes d’alluvions glaciaires morainiques des Vosges, il présente un relief peu marqué. Le fond des nombreuses petites dépressions qui le ponctuent est colmaté par ces formations d’âge antewürmien, composées de galets et de blocs emballés dans du lehm, le tout reposant sur les marnes du Trias moyen et assurant donc une bonne imperméabilité. Ces conditions sont à l’origine de l’installation de nombreux étangs et parmi eux l’Étang Neuf, localisés sur le territoire communal d’Ailloncourt.
Malgré une surface très réduite (un peu plus de quatre hectares), cet étang présente un intérêt écologique non négligeable qui tient à la diversité de la végétation colonisant le plan d’eau et ses abords. Certains de ces groupements végétaux sont en effet assez peu fréquents dans la région et notamment les tourbières sensu lato, écosystème très rare à cette altitude.
Le plan d’eau laisse entrevoir un bel ensemble de végétaux flottants parmi lesquels des colonies d’utriculaires. En retrait des rives au sud-est du site, l’eau quasi permanente, compte tenu de la nature du sous-sol et de la topographie des lieux, permet le développement de sols hydromorphes voire tourbeux sur lesquels s’est installé un bas marais acide, première étape dans la formation d’une tourbière. La phase suivante est traduite par un marais de transition, ponctué de « gouilles », qui comptent un cortège floristique diversifié. Le fond de ces ornières est tapissé de belles populations d’utriculaires, sous forme de « galettes ».
Situé en contexte forestier, cet étang est également ceinturé par des formations boisées de type saulaie et aulnaie marécageuse lorsque l’eau joue encore le premier rôle dans les sols, et par des forêts plus mésophiles (chênaie pédonculée) lorsque l’on s’écarte de sa zone d’influence.
Cet éventail d’habitats, liés à l’omniprésence de l’eau, héberge de nombreuses espèces floristiques typiques de ces milieux, parmi lesquelles trois sont d’un intérêt patrimonial fort : le rossolis à feuilles rondes et l’utriculaire jaune pâle, espèces bénéficiant toutes d’eux d’un statut de protection nationale, et le scirpe mucroné, espèce protégée en Franche-Comté. Ces espèces sont également inscrites sur la liste rouge des espèces menacées en France, l’utriculaire jaune pâle n’étant d’ailleurs connue actuellement que dans les massifs vosgiens et jurassiens.
Statut de protection
La présence de plusieurs espèces protégées et citées dans les arrêtés ministériels du 31.08.1995 et du 22.06.1992 confère directement un statut de protection au milieu. En effet, la législation interdit de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.
Objectifs de préservation
Malgré une utilisation du plan d’eau à des fins halieutiques, les habitats présentent globalement un assez bon état de conservation. Compte tenu de la régression de ce type de milieu à fort intérêt patrimonial, quelques mesures de prévention semblent judicieuses afin d’assurer leur pérennité. La préservation de la végétation d’hydrophytes et d’hélophytes sera assurée par le maintien en eau satisfaisant de l’étang et le respect de la dynamique de la nappe phréatique. Des opérations de dégagement en retrait des rives permettront de contenir l’extension des cordons boisés ou arbustifs, limitant ainsi l’évolution dynamique de la végétation vers la fermeture du milieu.
Cet étang étant utilisé pour la pêche, le réempoissonnement doit être réalisé avec respect de la faune existante en évitant l’introduction d’espèces susceptibles d’engendrer des déséquilibres fonctionnels sur ces plans d’eau oligotrophes.
