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Commentaire général
Situé à l’est du Bois des Verrots, sur le territoire communal de Fougerolles, dans le nord de la Haute-Saône, le vallon du Ruisseau des Prés présente un intérêt patrimonial remarquable. Particulièrement encaissé, il est encadré par des versants assez marqués, laissant apparaître, à l’affleurement les formations de granite du Primaire et les grès du Trias (Secondaire), entre 380 et 480 m d’altitude. Ce ruisseau voit le fond de son lit tapissé d’alluvions récentes, d’origine siliceuse. Vers le nord, il rejoint l’Augronne, lorsque cette dernière sépare le département de la Haute-Saône de celui des Vosges.
Presque totalement forestier, le site du vallon du Ruisseau des Prés présente tout de même quelques milieux ouverts, représentés par des prairies de fauche, notamment en amont du cours d’eau. Ces dernières sont d’ailleurs bordées par un beau réseau de haies.
Un grand nombre de communautés forestières, inféodées au substrat acide de cette partie des collines sous-vosgiennes, représentent malgré tout l’essentiel de la végétation. Les secteurs les plus humides, que ce soit sur certaines parties des rives ou à la faveur de suintements latéraux, accueillent une aulnaie marécageuse. Lorsque les sols sont à peine ressuyés, en zone plane principalement ou sur le bas des pentes, se développent soit des aulnaies-frênaies, soit des chênaies pédonculées hygroclines, sur sols hydromorphes. A contrario, les versants où le drainage est plus efficace accueillent des hêtraies-chênaies acidiphiles sur sols secs et oligotrophes ou des hêtraies neutrophiles à acidiclines. Ces communautés forestières hébergent deux espèces de fougères protégées en Franche-Comté : l’osmonde royale et le dryoptéris espacé.
Ces conditions sont très favorables à la présence de nombreuses communautés bryophytiques qui font l’essentiel de l’intérêt patrimonial du site. Les écorces de gros hêtres portent, dans la partie médiane des troncs, une communauté à Dicranum montanum et Hypnum cuppressiforme var. filiformis tandis qu’une association à Ulota crispa, assez originale, occupe préférentiellement la partie supérieure et lumineuse de ces troncs. Les lisières forestières humides accueillent une variante acidiphile à Rhytidiadelphus subpinnatus, tandis que les berges du ruisseau sont le siège d’une association à Hookeria lucens.
Une bonne cinquantaine de taxons, parmi lesquels on ne compte pas moins de 7 espèces de fort intérêt patrimonial, compose la richesse de ces communautés. L’une d’entre elles, Dicranum viride, est protégée en France et inscrite à l’annexe II de la Directive Habitats ; une autre, Sematophyllum demissum, est inscrite sur la liste rouge nationale comme « vulnérable ». Enfin, 5 autres taxons sont considérés comme rares en Franche-Comté.
De nombreux oiseaux forestiers trouvent ici des conditions favorables. Il en est ainsi du pic mar et du pic cendré, tous deux protégés en France.
Statut de protection
Aucune mesure de protection réglementaire n’est mise en place sur le site dans son ensemble. Cependant, la présence de deux espèces végétales protégées en Franche-Comté et de deux espèces animales protégées en France implique indirectement un statut de protection au milieu ; la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les accueillent (arrêtés ministériels du 22.06.1992 et du 29.10.2009).
Objectifs de préservation
Les principales menaces qui affectent le site concernent l’augmentation des plantations monospécifiques résineuses, notamment dans les parties les plus humides du vallon du Ruisseau des Prés, ainsi que le déversement sauvage d’effluents d’origine et de nature incertaines.
La préservation de ces habitats et de ces espèces passe prioritairement par la restauration de la qualité de l’eau, exempte de toute pollution (effluents, produits phytosanitaires…). La conduite des peuplements forestiers respectant la vocation feuillue, notamment dans les zones humides, est inévitable si l’on souhaite préserver l’intérêt du site.
