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DESCRIPTION
La partie occidentale des plateaux gréseux et de la moyenne montagne vosgienne, aux confins de la Franche-Comté, se caractérise par de grandes surfaces boisées, au sein desquelles sont disséminés étangs et tourbières. Le complexe du Bambois est composé de trois tourbières implantées au sein du bois du même nom, sur la commune de Saint-Bresson. Il convient de signaler que le secteur tourbeux de Lonclose, le plus vaste, est traversé par une ligne électrique.
L'altitude, le climat froid et très humide (1300 à 1700 mm annuels de précipitations), le substratum géologique cristallin (granite et grès) associé aux placages glaciaires plutôt imperméables, la nature acide des eaux de ruissellement et des précipitations ainsi que le relief peu accidenté sont autant de conditions favorables à la formation de tourbières dans ce secteur. Divers cas se présentent selon le type d'alimentation hydrique : accumulation et stagnation d'eau dans un point bas topographique, radeau flottant à la surface d'un étang, ruissellement le long d'une pente douce. Ce dernier processus est à l'origine de ces tourbières de pente. Si l'alimentation en eau intervient latéralement dans la genèse, les apports météoriques (précipitations) peuvent s'y ajouter ou s'y substituer totalement ensuite.
Ces milieux se caractérisent par la présence de sphaignes sous forme de buttes et de tout un cortège associé : les espèces se répartissent de bas en haut de ces coussins selon leurs exigences en humidité. Sur ce site, des groupements de tourbière bombée active (haut-marais acide) cohabitent intimement avec des communautés à rhynchospore blanc occupant les gouilles et les dépressions plus humides. L'intérêt floristique est marqué par la présence de deux plantes carnivores protégées en France, les rossolis à feuilles rondes et à feuilles intermédiaires. Le pôle régional de répartition de cette dernière espèce se localise uniquement dans les Vosges saônoises. On rencontre également la canneberge, petite espèce de myrtille inféodée aux tourbières à sphaignes menacée en France.
A ces habitats tourbeux imbriqués est associée une faune typique, notamment sur le plan entomologique. Le nacré de la canneberge, papillon relicte glaciaire protégé au plan national, présente ici des effectifs assez importants. Parmi les libellules, deux espèces prioritaires sont recensées : l'orthétrum bleuissant, qui recherche des micro-habitats peu profonds et le cordulégastre annelé, plutôt inféodé à des ruisselets présentant des rives ombragées et une ambiance forestière.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plantes et d'un insecte protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82 et 23/04/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les tourbières de Haute-Saône s'étendent sur moins de 250 hectares pour une centaine de sites. Ces réservoirs de biodiversité assurent également des fonctions de régulation hydrique (" rôle d'éponge ") et d'épuration des eaux. Compte tenu de sa valeur et de la rareté des habitats représentés, la sauvegarde de cette zone est prioritaire, ce qui implique notamment le maintien de la fonctionnalité hydrologique.
L'évolution naturelle de ces milieux tend progressivement vers un assèchement puis une colonisation par les ligneux. L'existence d'un drain accélère encore cette tendance. Ainsi, des signes défavorables de fermeture du milieu sont relevés sur une bonne partie du site, alors que la portion sud-ouest souffre d'une certaine banalisation. Le secteur de Lonclose est pour sa part soumis à des opérations de réouverture en raison de la présence de la ligne électrique. Sur l'ensemble de la zone, une stratégie conservatoire orientée plus particulièrement vers la gestion des populations de nacré de la canneberge existantes est à envisager (maintien de plages conséquentes de leur plante-hôte).
