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DESCRIPTION
L'ancien aérodrome aménagé à Malbouhans après la Seconde Guerre mondiale se situe entre les vallées de l'Ognon, à l'ouest, et du Rahin, à l'est. S'inscrivant au sein de la dépression sous-vosgienne, il occupe une terrasse alluviale constituée d'alluvions siliceuses surmontées de sols superficiels. Différents aménagements perdurent mais laissent une large place aux milieux naturels, le secteur étant marqué par une grande tranquillité.
Deux habitats naturels d'intérêt communautaire au regard de la directive Habitats - faune - flore concentrent les enjeux botaniques : la prairie de fauche de basse altitude et la pelouse collinéenne sur substrat siliceux. L'existence de sols siliceux peu profonds voire superficiels, un entretien extensif et l'absence durable de fertilisation conditionnent leur grande valeur botanique. Les prairies de fauche couvrent une superficie d'une centaine d'hectares en montrant une très forte richesse variétale marquée par de nombreuses plantes à fleurs. Autrefois largement répandues, l'intensification quasi généralisée des pratiques agricoles a, maintenant, rendu rares de telles prairies. Les ronces l'envahissent progressivement lorsque cesse tout entretien. La pelouse acidiphile installée sur des sables d'origine siliceuse couvre plus d'une trentaine d'hectares ce qui est unique à une altitude aussi basse. Toujours rare au cours du temps, la fertilisation ou l'abandon sont responsables de sa quasi disparition actuelle. Abandonnée, des fourrés de genêts la colonisent lentement ; en début d'évolution, la mosaïque constituée se révèle très favorable pour la faune.
Aucune plante protégée n'a été repérée sur le site qui présente, toutefois un intérêt botanique indéniable avec la présence de la jasione des montagnes (exceptionnelle en plaine), la teesdalie à tige nue, le peucédan oréosélin, l'herniaire glabre ou la gesse sans vrille.
Deux oiseaux à valeur patrimoniale élevée se détachent de la quarantaine d'espèces inventoriée sur l'ancien aérodrome : le tarier des prés dans les secteurs de prairie et la pie grièche écorcheur dans les zones ouvertes riches en insectes et piquetées de buissons espacés. Ils se reproduisent de manière diffuse sur le site et le nombre de couples reproducteur est élevé (15 à 20). Pour le tarier des prés, il s'agit de la plus forte concentration observée en Haute-Saône sur un espace aussi restreint, cet effectif étant supérieur à celui atteint dans les 50 communes du PNR des Ballons des Vosges. Des inventaires conduits pour les insectes, il faut retenir la présence de deux espèces de papillons de jour protégés en France : le damier de la succise et le cuivré des marais qui exploitent préférentiellement les lisières mésophiles.
STATUT DE PROTECTION
Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 23/04/07 et 19/11/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Conduites de façon extensive en raison du type de contrat annuel liant l'ancien propriétaire (Ministère des Armées) et les exploitants agricoles, les prairies et pelouses sont progressivement abandonnées ; elles s'enfrichent d'autant plus vite que les sols sont profonds. La restauration des secteurs enfrichés, la poursuite d'une fauche annuelle combinée à l'absence de fertilisation conditionnent leur maintien dans un bon état de conservation.
A l'initiative du Conseil général de Haute-Saône (nouveau propriétaire), un projet de zone d'activités est à l'étude sur l'ensemble du site. Les zones périphériques se situant hors du périmètre de la ZNIEFF doivent être mobilisés en priorité afin de garantir durablement l'intérêt de ce site.
Les infrastructures existantes se révèlent favorables à l'organisation de manifestations de masse. Pour leur organisation, les principes d'absence de dégradation des habitats et de non perturbation de la faune doivent être respectés.
