ZNIEFF 430020258
MARAIS SOUS LA ROCHOTTE ET PRÉ REGRENEDEY

(n° régional : 45000011)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Sur les seconds plateaux du massif du Jura, à l'est de Germéfontaine, une dépression intraforestière au relief

faiblement vallonné, a favorisé l'installation de deux petits marais aux lieux dits Sous la Rochotte et Pré

Régrenedey. Sur un sous-sol calcaire jurassique, le fond de la cuvette est recouvert par des marnes imperméables.

De même que dans d'autres sites des environs, des suintements à flanc de coteau déterminent la formation de

marais. Comme pour l'ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur dans le cycle de l'eau sont

essentielles : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuration des

eaux de surface.

La dépression et les légères pentes sont principalement occupées par des bas-marais alcalins et, à l'ouest, par un bois

marécageux où dominent l'aulne glutineux, le frêne et le peuplier tremble. Des prairies humides eutrophes, pâturées

ou fauchées complètent l'ensemble.

Ces milieux qui reposent sur des sols alcalins, pauvres en nutriments, sont soumis à des fluctuations de niveau d'eau

(battement du toit de la nappe phréatique). Selon les degrés d'humidité et de trophie (richesse du sol en éléments

nutritifs), les bas-marais présentent un faciès de prairie humide oligotrophe à trolle et molinie ou trolle et cirse ou,

plus rarement de mégaphorbiaie (formation de hautes herbes à filipendule et aconit). Dans les groupements à

molinie, cette espèce est dominante en compagnie de la laîche puce. Une végétation méso-hygrophile s'y développe

également et les hauts de pente sont peuplés de pins sylvestres.

Un cortège floristique de plantes à fleurs originales et spécialisées est associé à ces formations. De répartition

strictement limitée, ces plantes sont inféodées aux premiers stades de la formation d'une tourbière. On compte parmi

celles-ci, une plante hémiparasite, la pédiculaire des bois, et une plante carnivore, la grassette commune, toutes deux

protégées à l'échelon régional. Des étangs à grenouilles ont été creusés en quelques endroits. S'ils apportent un

facteur de diversification, malgré tout modéré, ils contribuent à amputer la superficie du marais et à banaliser

l'ensemble. Il n'en abritent pas moins le potamot des Alpes, espèce également protégée. L'intérêt entomologique du

site est très élevé car ces formations herbacées humides, riches en plantes à fleurs, favorisent l'installation d'un

cortège d'insectes très intéressant et en particulier les papillons de jour. Une dizaine d'espèces de papillons sont

recensées sur le site dont le moiré franconien.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées

(flore et insectes) confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter

atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 22/06/92 et 06/05/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Afin d'assurer la conservation des habitats, les objectifs prioritaires porte sur le maintien du fonctionnement

hydrologique, la restauration des pratiques pastorales et l'absence de fertilisation Ainsi, il convient d'éviter toute

opération pouvant contribuer à l'assèchement du milieu (drainage ou assainissement). Le creusement d'étangs à

grenouilles, influant sur le niveau de la nappe et générant la disparition d'habitat originaux et rares, est également à

proscrire. Une grande partie de ces deux marais subit un début d'enfrichement par les aulnes et les bouleaux par

suite de l'abandon des pratiques agricoles. Ces dernières doivent être restaurées. Parallèlement, les plantations

doivent être stoppées. Les apports d'engrais, provoquant un enrichissement en éléments nutritifs, sont déconseillés

au sein de la zone et dans les prairies mésophiles périphériques (sur une trentaine de mètres). Dans le cas contraire,

il s'ensuivrait un déséquilibre trophique préjudiciable à la flore très spécialisée du bas-marais. Enfin, il convient de

veiller à ce que les opérations d'exploitation forestière ne malmènent pas la végétation des zones humides.

Commentaires sur la délimitation
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