ZNIEFF 430020260
PELOUSES DU MONT DE CESSEY

(n° régional : 33000025)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

A la transition de la limite occidentale du plateau de Montrond et du faisceau de Quingey, le Mont de Cessey domine la Loue qui quitte la haute vallée et ses versants abrupts pour rejoindre la riche plaine alluviale du Val d'Amour. Essentiellement forestier, ce mont présente sur son flanc méridional une vaste enclave de pâture sèche parsemée de bosquets et de buissons d'un grand intérêt paysager et écologique.

D'une manière générale, les pelouses sèches constituent un type de végétation herbacée installée sur des sols assez superficiels à degré nutritionnel peu élevé et aux réserves hydriques faibles. En Franche-Comté, de nombreuses catégories de pelouses ont pu être mises en évidence, les facteurs principaux de différenciation étant liés au climat et aux propriétés du sol. Malgré leur capacité à accueillir de nombreuses espèces patrimoniales, ces milieux sont toutefois très menacés à l'heure actuelle par deux phénomènes principaux. L'un concerne l'urbanisation qui cherche à investir les coteaux ensoleillés propices à ces pelouses et l'autre correspond à la déprise agricole qui tend à délaisser ces terres moins productives, qui reprennent alors plus ou moins rapidement une dynamique forestière.

Sur le Mont de Cessey, le groupement le plus recouvrant est la pelouse mésophile à danthonie et brachypode penné qui s'accommode très bien des sols assez profonds avec de bonnes réserves hydriques. Outre son intérêt communautaire, l'originalité de ce groupement repose sur la décalcification du sol qui permet d'accueillir une flore à tendance acide (callune, genêt ailé, danthonie couchée) peu représentée dans le massif jurassien, mais aussi sur la présence sur ce site de deux plantes strictement protégées en Franche-Comté. Au sud de la zone, une légère intensification du pâturage et l'épaississement du sol font dériver cette pelouse vers une prairie mésotrophe à brome dressé et crételle, caractérisée par l'abondance de ses floraisons. Sa richesse spécifique et sa structure hétérogène engendrée par le pâturage (refus, zones piétinées et écorchées, déjections…) en font un habitat très diversifié au niveau faunistique.

Toutefois, certains endroits de cette vaste prairie délaissés par le bétail connaissent un enfrichement très actif. Sur les sols les plus superficiels, une fruticée xérothermophile à coronille arbrisseau et cerisier de Sainte-Lucie établit un lien avec la forêt. Cette mosaïque de fourrés, surtout de buis, de genévriers, de troènes et d'aubépines parfois surmontés de quelques pins sylvestres, bouleaux et hêtres, et d'herbages forment tantôt un réseau étroit entretenu par le parcours du bétail, tantôt des clairières plus ou moins étendues où se développe une végétation d'ourlet.

 

La qualité et l'organisation des milieux rencontrés sur cette prairie sèche embuissonnée sont très favorables aux insectes. Les papillons sont notamment représentés par l'azuré du serpolet, protégé en France et par l'hespérie de la mauve qui affectionne les pelouses thermophiles à potentilles et qui figure sur la liste des insectes dont la conservation est prioritaire en Franche-Comté. Les oiseaux s'illustrent avec l'alouette lulu, typique des terrains ouverts maigres s'asséchant rapidement.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plusieurs espèces animales et végétales protégées assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu (arrêtés ministériels des 17.04.81 pour les oiseaux, 22.06.92 pour les plantes, 6.05.07 pour les insectes et 19.11.07 pour les reptiles).

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Les mesures de conservation consistent à poursuivre le pâturage extensif actuel, sans recourir à des épandages qui contribueraient à appauvrir la flore. De plus, la conduite d'opérations de défrichage sur la fruticée au nord et sur le pourtour permettrait de faire régresser cette colonisation ligneuse, tout en veillant à maintenir un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars et en exportant les végétaux coupés.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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