ZNIEFF 430020263
PELOUSES DE LA CÔTE DE MOINI

(n° régional : 33443014)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Dominant Quingey, la Côte de Moini réunit un ensemble de pelouses et de buissons qui contribuent à l'attrait paysager de ce secteur transitoire de la vallée de la Loue. Ce cours d'eau vient en effet de quitter le premier plateau jurassien et les versants abrupts de sa haute vallée pour rejoindre la riche plaine alluviale du Val d'Amour.

 

 

 

D'une manière générale, les pelouses sèches constituent un type de végétation herbacée installée sur des sols assez superficiels à degré nutritionnel peu élevé et aux réserves hydriques faibles. En Franche-Comté, de nombreuses catégories de pelouses ont pu être mises en évidence, les facteurs principaux de différenciation étant liés au climat et aux propriétés du sol. Malgré leur capacité à accueillir de nombreuses espèces patrimoniales, ces milieux sont toutefois très menacés à l'heure actuelle par deux phénomènes principaux. L'un concerne l'urbanisation qui cherche à investir les coteaux ensoleillés et l'autre correspond à la déprise agricole qui tend à délaisser ces terres moins productives, qui reprennent alors plus ou moins rapidement une dynamique forestière.

 

 

 

Sur la Côte de Moini, le groupement le plus recouvrant est la pelouse mésoxérophile à brome dressé et phalangère rameuse, typique à l'étage collinéen des pentes bien ensoleillées et pourvues d'un sol superficiel. Cette formation dense intègre dans son cortège mésophile quelques espèces des milieux chauds et secs telles que le muscari en grappe, l'épiaire droite, la germandrée des montagnes et l'ail à tête ronde. En l'absence d'entretien, la reprise de la dynamique de la végétation se traduit par la colonisation en nappe d'un remarquable ourlet thermophile à séséli du Liban, une grande crucifère parasitée par l'orobanche de Bartlingi, très rare et menacée en France. Au nord du coteau, les sols plus profonds avec de bonnes réserves hydriques sont occupés par la pelouse mésophile à danthonie et brachypode penné. L'originalité de ce groupement repose sur le lessivage du sol qui permet d'accueillir une flore à tendance acide peu représentée dans le massif jurassien. Par ailleurs, cette pelouse est un habitat d'intérêt communautaire, au même titre que la première citée.

 

 

 

Toutefois, l'abandon des pratiques agropastorales sur ce coteau s'accompagne d'un enfrichement très actif. Les sols les plus superficiels sont colonisés par une fruticée xérothermophile à coronille arbrisseau et cerisier de Sainte-Lucie, tandis que les stations moins séchardes sont le domaine de la fruticée mésophile à troène et prunellier.

 

 

 

L'imbrication des milieux rencontrés sur ce site est favorable à une faune diversifiée et remarquable. Les reptiles sont notamment représentés par le lézard vivipare et la couleuvre d'Esculape, qui trouve ici ses milieux de prédilection avec la rivière en contrebas. Les oiseaux s'illustrent avec l'engoulevent d'Europe et l'alouette lulu, typiques de cette mosaïque de milieux. Enfin, le peuplement de papillons diurnes est bien diversifié et compte quelques espèces remarquable comme les théclas du prunier et de l'amarel.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence plantes, reptiles et oiseaux protégés par les arrêtés ministériels des 17.04.81, 22.06.92 et 19.11.07 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

Malgré leur rôle dans la diversification des milieux, les fruticées sont susceptibles d'affecter rapidement la pérennité des pelouses. Par conséquent, il s'avère urgent de conduire une opération de réouverture du coteau calcaire tout en maintenant un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars. L'entretien des milieux ouverts pourrait ensuite être assuré grâce à un pâturage extensif par l'intermédiaire de contrats agri-environnementaux avec les usagers locaux. Enfin, rappelons que les épandages sur les milieux herbacés sont à proscrire pour éviter un appauvrissement de la flore.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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