ZNIEFF 430020265
ÈBOULIS ET RAVIN DE SAULES

(n° régional : 36104015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Peu après sa source, la Loue traverse le plateau d'Ornans, rejointe par ses nombreux affluents qui entaillent profondément cette vaste zone tabulaire. Les versants laissent alors apparaître les couches géologiques de l'étage Oxfordien, marquant la morphologie de cette vallée par une alternance de strates géologiques marneuses et de calcaires. A Charbonnières-les-Sapins, l'érosion des falaises surmontant les ravins de Saules garnit les pentes de la vallée de la Brème d'éboulis calcaires, permettant l'expression de groupements très originaux.

 

 

 

D'une manière générale, les éboulis et les falaises présentent un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées. Les conditions de vie dans les éboulis, à l'instar des falaises, sont rudes. Moins pentus, les éboulis connaissent toutefois, eux aussi, des amplitudes thermiques journalières et annuelles importantes. Mais la principale contrainte pour la végétation de ces milieux est l'instabilité du substrat, sous les mouvements des éléments pierreux. Cette mobilité est régie par plusieurs paramètres, tels que la quantité et la fréquence des matériaux apportés, issus de falaises et de rochers, mais aussi l'intensité de la pente et la granulométrie du substrat. Notons également que ces milieux comptent quelques-unes des espèces endémiques jurassiennes, qui se sont différenciées en raison de l'isolement des stations.

 

 

 

Aux ravins de Saules, la mobilité des pierriers a empêché à la végétation ligneuse de s'implanter, créant des clairières naturelles au sein des forêts de pente de la vallée. Deux groupements végétaux pionniers peuvent être distingués, en fonction de la granulométrie du substrat. Les éboulis grossiers sont le domaine de l'association à scrophulaire de Hoppe et rumex à écussons, une formation assez fréquente dans les sites qui lui sont favorables à l'étage collinéen de toute la Franche-Comté. Elle s'identifie grâce aux grosses touffes des deux espèces qui la caractérisent, accompagnées parfois de la centranthe à feuilles étroites et de quelques buissons épars comme le cerisier de Sainte-Lucie et le cornouiller sanguin. En mosaïque plus ou moins intime, les taches d'éboulis plus fins, pourvus de terre fine interstitielle, accueillent l'association à galéopsis à feuilles étroites. Il s'agit d'un groupement beaucoup plus rare dans la région, colonisant plutôt les éboulis moyens des pentes d'adret au-dessus de 600 m d'altitude. Le recouvrement est généralement faible, lié surtout aux touffes de l'espèce caractéristique.

 

 

 

Outre leur intérêt européen, ces deux formations abritent plusieurs plantes typiques ou rares, comme la scrophulaire de Hoppe et surtout la linaire des rochers. Cette dernière est une espèce endémique du Jura, considérée comme menacée en France et dans le Monde et il s'agit là d'une des deux seules localités connues pour l'instant en Franche-Comté. La falaise, quant à elle, abrite le faucon pèlerin.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Ce secteur fait partie du site classé au titre de la loi de 1930 de la vallée de la Brême et une protection par arrêté préfectoral de protection de biotope est adoptée. La tranquillité du faucon pèlerin est assurée pendant la période de nidification (les pratiques de l'escalade et de vol libre y sont ainsi interdites du 15 février au 15 juin) de même que les travaux d'équipement ou d'aménagement sont interdits.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

La conservation de l'intérêt de cette zone passe avant tout par une absence de modification de la dynamique naturelle des éboulis et la protection des forêts de pente. Cela nécessite l'interdiction d'exploiter ces pierriers comme source de granulats et de ne pas y déposer les rémanents d'exploitations voisines, susceptibles d'accélérer le boisement et la stabilisation de ces éboulis. Par ailleurs, la colonisation actuelle par quelques buissons et par une forêt basse et clairsemée de chêne pubescent doit seulement être surveillée et des interventions ponctuelles de défrichage ne seraient à mener qu'en cas de mise en danger de la linaire des rochers. Enfin, il est évident que cette zone doit être à l'abri de tout projet de création de desserte forestière et que les promeneurs passant sur le sentier à proximité doivent s'abstenir de toute cueillette.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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