ZNIEFF 430020266
ZONE HUMIDES DU MOULIN DU BAS

(n° régional : 36104016)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Dans la région d'Ornans, la Loue et ses affluents ont fortement entaillé le plateau calcaire pour créer des vallées encaissées dominées par des falaises abruptes (dénivelé de l'ordre de 150 mètres). Dans un environnement de forêts caducifoliées occupant les pentes escarpées et de prairies mésophiles, le vallon de la Brême revêt un intérêt paysager remarquable. En contrebas du village de Bonnevaux-le-Prieuré, au pied du Rocher du Tourbillon, la vallée dans le secteur de la confluence entre la Brême et le ruisseau de Plaisir Fontaine est un peu élargie. A la base des étages calcaires jurassiques, le sous-sol est composé de couches peu perméables (bancs marno-calcaires recouverts d'alluvions modernes formant des placages dans la plaine de débordement).

 

 

 

La zone humide du Moulin du Bas est l'une des rares zones humides non exclusivement forestières de la vallée de la Loue présentant encore un intérêt botanique élevé. Elle est constituée d'une mosaïque d'habitats : magnocariçaies (communautés de grandes laîches), prairies fauchées ou pâturées et vastes espaces de mégaphorbiaies. Ces formations humides de hautes herbes, caractérisées notamment par la reine des prés, sont plus ou moins ponctuées de buissons de saules cendrés. Elles abritent une belle population de géranium des marais, espèce menacée suite à la destruction de ses habitats et bénéficiant d'un statut de protection en Franche-Comté. En lisière forestière se développent des friches herbacées structurées par de grandes astéracées, telles que des cardères ou des bardanes (notamment la bardane des bois, également protégée dans la région). Les boisements humides sont bien représentés : aulnaie-frênaie riveraine bordant les ruisseaux et frênaie-érablaie. Ce dernier habitat, qui se développe sur des sols hétérogènes, est rare, avec une extension spatiale toujours limitée. Sur le site, la présence de l'anémone fausse-renoncule et de la primevère élevée le caractérise ; il présente un bon état de conservation.

 

 

 

L'intérêt de cet ensemble est très élevé pour de nombreux insectes floricoles. Parmi les papillons de jour, quelques espèces menacées au plan régional sont recensées : le gazé et le fluoré qui recherchent des faciès herbacés fleuris ou encore le grand mars changeant, inféodé aux ripisylves ou aux lisières riches en saules et en trembles. Les ruisseaux en tête de bassin présentent des fonds graveleux et des eaux fraîches et oxygénées. Ces habitats sont favorables au maintien du chabot, petit poisson d'intérêt européen. Strictement inféodé aux zones supérieures des rivières à truites, il est un bon indicateur de la qualité des milieux aquatiques.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces de plantes et de poissons protégés confère indirectement un statut de protection aux milieux : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés des 8/12/88 et 22/06/92). Ce secteur fait partie du site classé au titre de la loi de 1930 de la vallée de la Brême. Le géranium des marais est protégé par l'arrêté ministériel du 22.06.1992.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Comme pour l'ensemble des zones humides, les fonctions de ce secteur sont essentielles dans le cycle de l'eau : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuration des eaux de surface.

 

Afin d'assurer la conservation des habitats, le principal objectif consiste à préserver le fonctionnement hydrique de la zone. L'abaissement de la nappe engendré par un drainage ancien mais encore actif contribue à l'enfrichement de la zone. Il convient donc d'éviter toute opération pouvant accentuer l'assèchement du milieu (drainage, assainissement ou creusement d'étang). A l'inverse, malgré le pâturage encore effectif, la progression des ligneux dans les milieux ouverts est le signe d'une déprise agricole en cours. L'agencement des milieux en mosaïque et la richesse en micro-habitats favorisent l'expression d'une grande diversité biologique. Il est donc essentiel de proscrire toutes les pratiques qui pourraient homogénéiser ou simplifier ce complexe (pratiques de fauche répétées, fertilisation, mise en culture, enrésinement …).

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires sur la délimitation
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