ZNIEFF 430020276
BIEF FEVRIER

(n° régional : 40000005)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

le ruisseau du Bief Février et les zones humides qu'il draine présentent un intérêt phytocénotique et botanique élevé. Les groupements végétaux colonisant le lit mineur en lui même sont assez courants mais typiques de ce type de situation. Il s'agit en particulier d'un groupement à base de petites hélophytes comme la Glycérie et la Véronique mourron d'eau relevant du Glycerion fluitantis - Sparganion. Le bourelet alluvial, quand il est présent, est colonisé par un groupement de Phalaris arundinacea (Phalaridion) peu diversifié. La plupart du temps, il est réduit et c'est une cariçaie à Carex elata ou Carex paniculata (Magnocaricion) ou une mégaphorbiaie (Filipendulion) qui le remplacent. Ces deux groupements peuvent par ailleurs présenter une extension spatiale importante. La saulaie à Saule cendré et à Saule à cinq étamines est également présente sous forme d'un liseré souligant la position du ruisseau ou de fourrés plus denses. ce ruisseau draine aussi des prairies humides méso-eutrophe relevant du Trollio europaei - Cirsietum rivularis et des prairies humides oligotrophes du Trollio europaei - Molinietum caeruleae. En amont, un petit secteur plus tourbeux permet l'expression de bas-marais acides à Sphaignes (Caricion fuscae) ainsi que de quelques gouilles à Carex limosa (Rhynchosporion), espèce protégée au niveau national. Triglochin palustre, protégé au niveau régional, s'observe en marge de cette zone.

 

Les menaces pesant sur cette zone semblent essentiellement potentielles et liées à la nature humide de la zone. Il semblerait cependant qu'il y ait eu des travaux récents au niveau de la scierie affectant le ruisseau.

 

 

 

 

 

Les paysages de la Haute Chaîne du Jura plissé se caractérisent par un relief alternant crêtes et vallées orientées selon un axe nord-est/sud-ouest. Implanté dans le fond du Val de l'Orbe, le lac des Rousses (l'un des plus élevés du Jura français) et son bassin versant appartiennent au réseau hydrographique rhénan. Ce lac de surcreusement témoigne de l'activité glaciaire au cours de l'ère quaternaire. Il est alimenté par des eaux de ruissellement, de fonte des neiges, par quelques sources temporaires et surtout par des ruisseaux permanents. Parmi ceux-ci, le Bief Février est un affluent du Bief Noir, qui lui-même se jette au sud-est du lac des Rousses après avoir traversé une vaste zone tourbeuse très riche sur le plan biologique. Dans cette haute vallée de l'Orbe, le bassin versant est occupé essentiellement par la forêt (massifs du Noirmont et du Risoux) et des prairies.

 

La Franche-Comté montre une grande richesse en cours d'eau dont la diversité répond à celle des situations physiques qu'elle offre. Selon la nature géologique du sous-sol, la topographie, la climatologie et la couverture végétale, on peut ainsi établir une typologie des cours d'eau et définir une zonation amont-aval à laquelle correspondent des peuplements de flore et de faune distincts. En tête de bassin, les ruisseaux comme le Bief Février se caractérisent par une pente forte (au moins 6 %), des fonds grossiers et des eaux dont la qualité devrait être optimale (conformément à la responsabilité de la Franche-Comté vis-à-vis des régions situées plus en aval), c'est-à-dire fraîches et oxygénées, pauvres en éléments nutritifs et non polluées. Dans ce cas, ces cours d'eau abritent tout un cortège d'espèces indicatrices qui y trouvent des zones de frayères comme la lamproie de Planer, le chabot, la truite fario ou la salamandre. Ils sont riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions diverses : écrevisses à pieds blancs, perles (familles des perlidae, perlodidae, taeniopterygidae, chloroperlidae), trichoptères (familles des odontoceridae, philopotamidae, brachycentridae), éphémères (genres Epeorus, Rhithrogena) et odonates.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

Une protection réglementaire de l'espace est en voie d'être mise en place (arrêté de protection de biotope). En même temps, la présence de plusieurs espèces cités dans les arrêtés ministériels des 21/07/83, 06/05/07 et 8/12/88 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Ces ruisseaux de tête de bassin font partie de ces écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés de sorte qu'il n'en subsiste aujourd'hui qu'une bonne centaine en Franche-Comté. Leur bon état de conservation est lié à la préservation du bassin versant ; cependant la nature acide de leurs eaux les rend très vulnérables. Des mesures de protection doivent donc impérativement et rapidement être mises en place car l'intégrité de ces systèmes aquatiques est chaque jour menacée. D'une manière générale, ils font l'objet de pollutions chimiques ou organiques diffuses, de travaux anarchiques tantôt dans le lit mineur (creusement, calibrage ou élargissement) ou en bordure immédiate (réalisation d'étangs, captage d'eau, aménagement de piste ou de chemin), de braconnage et d'alevinages intempestifs (notamment en espèces de poissons ou d'écrevisses non indigènes, induisant des risques sanitaires de transmission de pathologies) ou encore d'agressions diverses en lien avec l'exploitation sylvicole et agricole intensive. Le respect des préconisations réglementaires est de nature à garantir la préservation durable de ces ruisseaux.

 

Le Bief Février présente une bonne qualité apparente. Toutefois, des menaces potentielles en lien avec les activités humaines apparaissent sur ce site : apports d'engrais au sein des prairies avoisinantes, effluents domestiques (secteur d'habitat diffus), pression touristique importante à peu près toute l'année.

 

 

 

 

 

 

Commentaires sur la délimitation
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