ZNIEFF 430020281
SOURCES DE LA BRENNE

(n° régional : 34000015)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Le Revermont, rebord externe du premier plateau jurassien, est un secteur accidenté qui présente un attrait paysager marqué. A la faveur de formations géologiques plus ou moins imperméables (marnes et marno-calcaires, argiles d'altération) de nombreuses sources et suintements sont à l'origine de cours d'eau qui dévalent cet escarpement occidental. La Brenne et son affluent, le ruisseau des Bordes, présentent ainsi une pente forte et un caractère torrentiel. Dans cette zone très vallonnée, les activités agricoles sont dominées par l'élevage, d'où une dominance de prairies fauchées ou pâturées, entrecoupées de boisements (haies et bosquets) et de quelques cultures. Les cours d'eau sont bordés de ripisylves continues de type aulnaie-frênaie.

 

La Franche-Comté montre une grande richesse en cours d'eau dont la diversité répond à celle des situations physiques qu'elle offre. Selon la nature géologique du sous-sol, la topographie, la climatologie et la couverture végétale, on peut établir une typologie et définir une zonation amont-aval à laquelle correspondent des peuplements de flore et de faune distincts. En tête de bassin, les ruisseaux se caractérisent par une pente forte (au moins 6 %), des fonds grossiers (plutôt sablo-graveleux) et des eaux dont la qualité devrait être optimale, c'est-à-dire fraîches et oxygénées, pauvres en éléments nutritifs et non polluées. Dans ce cas, ces cours d'eau abritent tout un cortège d'espèces indicatrices qui y trouvent des zones de frayères comme la lamproie de Planer, le chabot, la truite fario ou la salamandre. Ils sont riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions diverses : écrevisses à pieds blancs, perles (des familles perlidae, perlolidae, taeniopterygidae ou chloroperlidae), trichoptères (des familles odontoceridae, philopotamidae, brachycentridae), éphémères (des genres Epeorus ou Rhithrogena) et odonates (agrion de Mercure). La Brenne héberge notamment une belle population de truite fario, ainsi que la loche franche, typique avec le chabot et le vairon des zones à truites des rivières.

A l'intérieur de ce périmètre, la grotte des Bordes s'ouvre par un petit puits d'une profondeur de trois mètres donnant accès à un réseau de galerie d'un développement assez court (moins d'une centaine de mètre). Ce site héberge, en période hivernale, des populations de chiroptères de trois espèces différentes. Le petit rhinolophe et le grand rhinolophe sont les plus remarquables. Le grand rhinolophe séjourne également en période de transit, automne principalement (une trentaine d'individus). La période d'occupation de la cavité varie de fin août à avril. Aux périodes automnales et printanières, les forêts et les prairies proches constituent les principaux territoires de chasse. L'intérêt du gouffre de la grotte des Bordes est départemental (indice chiroptérologique de 32).

 

STATUT DE PROTECTION

 

Ces ruisseaux sont protégés par un arrêté préfectoral de protection de biotope. De plus, la présence de plusieurs espèces d'amphibiens, poissons et invertébrés cités dans les arrêtés ministériels des 19/11/07, 8/12/88 et 21/07/83 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.

Quant à la grotte des Bordes, elle n'est pas protégée réglementairement. Toutefois, l’arrêté ministériel du 23 avril 2007 assure une protection stricte des espèces et interdit la destruction ou l’altération des sites de reproduction ou des aires de repos.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Ces ruisseaux font partie de ces écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés de sorte qu'il n'en subsiste qu'une bonne centaine aujourd'hui en Franche-Comté. Leur bon état de conservation est lié à la préservation du bassin versant ; cependant la nature acide de leurs eaux les rend très vulnérables. D'une manière générale, ils font l'objet de pollutions chimiques ou organiques diffuses, de travaux anarchiques tantôt sur le lit mineur ou en bordure immédiate, de braconnage et d'alevinages intempestifs (notamment en espèces non indigènes) ou encore d'agressions diverses en lien avec l'exploitation sylvicole et agricole intensives. Le respect des préconisations réglementaires est de nature à garantir la préservation durable de ces ruisseaux en accordant une attention particulière à la maîtrise des rejets domestiques (quelques villages et hameaux à proximité). En effet, des problèmes de pollution organique sont observés dans ce secteur, ce qui est rapidement néfaste au maintien des espèces indicatrices. La fertilisation et les traitements phytosanitaires des cultures proches et des prairies aboutissent aux mêmes conséquences. Dans les prairies pâturées, le piétinement excessif des berges par les bovins peut être préjudiciable (risque de colmatage). Il convient également de surveiller la progression de végétaux à tendance envahissante, comme la renouée du Japon.

 

Commentaires sur la délimitation
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